Homélie du deuxième diimanche de l'Avent 2025 — Paroisse Saint-Marc du Parmelan

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Homélie du deuxième diimanche de l'Avent 2025

« Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11, 2-11)

Évangile (Mt 11, 2-11)

En ce temps-là, Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison, des œuvres réalisées par le Christ. Il lui envoya ses disciples et, par eux, lui demanda : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Jésus leur répondit : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez : Les aveugles retrouvent la vue, et les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! » Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient, Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean : « Qu’êtes-vous allés regarder au désert ? un roseau agité par le vent ? Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ? un homme habillé de façon raffinée ? Mais ceux qui portent de tels vêtements vivent dans les palais des rois. Alors, qu’êtes-vous allés voir ? un prophète ? Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète. C’est de lui qu’il est écrit : Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour préparer le chemin devant toi. Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. »

Homélie :
Comme nous l’avons vu dans l’Évangile de dimanche dernier, Jean le Baptiste avait appelé ses contemporains à la conversion. Nourri spirituellement des écrits des grands prophètes d’Israël, il avait annoncé la venue de la colère divine, la venue d’un Messie qui jugerait les nations, séparerait les bons des méchants et exterminerait ces derniers : « Déjà la hache est prête à attaquer la racine des arbres ; tout arbre qui ne produit pas de bon fruit va être coupé et jeté au feu ». 

  Or, au moment même où Jean annonçait ce Messie, voici qu’un certain Jésus vient se faire baptiser au milieu de la foule.  Jean a alors la claire révélation de l’Esprit-Saint, que ce Jésus est vraiment le Messie, l’Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde.  Au moment où elle lui avait été donnée, cette révélation lui paraissait si claire, si évidente, qu’elle lui semblait exprimer une vérité absolue.  Or, voici que lui, Jean, qui a continué de remplir avec courage son rôle de prophète, jusqu’à reprocher à Hérode sa conduite, se retrouve en prison, et le Messie ne fait rien pour libérer son prophète.  Bien plus, ce Messie n’agit pas comme Jean l’avait prévu et annoncé.  Il ne condamne pas, il ne juge pas. Il se contente d’annoncer le Royaume de son Père.  Est-il vraiment le Messie ?  Faut-il en attendre un autre qui viendra finalement mettre de l’ordre dans la société et dans le Peuple de Dieu en exterminant les pécheurs ?  Jean envoie donc ses disciples demander à Jésus : « Es-tu vraiment celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

  Mais Jésus se révèle ne pas être ce Messie-là. Parce que le Messie de Dieu ne punit pas, c’est pas lui qui envoie le mal sur les personnes, car le mal est la conséquence du péché. 

Le feu annoncé par Jean-Baptiste n’est pas le châtiment contre les impies, mais c’est le feu de l’Esprit du Christ qui fait vivre de la vie divine. Et ce feu fait disparaître la mal, non pas en exterminant les malfaiteurs, mais en transformant de l’intérieur les personnes qui ont du mal à mener une vie vertueuse. Ce feu transforme les méchants en fils de Dieu.

  L’expérience de Jean-Baptiste nous pousse à nous poser cette question fondamentale : Quel Messie attendez-vous ? Vous attendez peut-être du Messie qu’il vienne dans votre vie résoudre vos problèmes à votre place à coup de miracles, vous dégageant de toute responsabilité, vous serez surpris ! Si vous attendez de lui qu’il apporte la paix dans votre famille sans que vous ne vous engagez à travailler à cette paix par le pardon, le dialogue etc., vous serez surpris ! Si vous attendez qu’il vienne gérer l’ordre politique et économique de votre pays parce que tout va mal, j’ai peur qu’après Noël, ceux qui gèrent ces réalités n’aient pas changé. Oui, le Messie nous surprend.

  La réponse de Jésus aux disciples de Jean est justement cet appel à se Réjouir parce que le Messie est effectivement à l’œuvre dans l’histoire des hommes tel qu’Isaïe l’a annoncé : « Allez annoncer à Jean ce que vous entendez et voyez ». Il pose des gestes d’amour, de salut, sans punir personne ; des gestes devant lesquels Isaïe demande de réjouir car ils confirment que le Messie est là, que Dieu a visité son peuple : les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les mort ressuscitent : c’est-à-dire, ceux qui avançaient dans l’obscurité de ce monde ne voyant même pas leur propre péché, voient mieux ; ceux qui étaient fermés aux cris de leurs frères n’écoutant que la voix de leur égoïsme, sont devenus attentifs aux autres ; ceux qui se sentaient impurs, souillés retrouvent leur fraicheur, leur beauté ; ceux qui en cette vie étaient déjà désespérés, revivent. Il y a là motif de se réjouir. Même pour vous, le salut est possible avec la venue du Messie.

  Frères et sœurs, que ce dimanche de joie nous remplisse d’une joie qui chasse la tristesse, comme le désert fleurit sous la pluie. Que cette attente nous rende plus tendres, plus patients. Seigneur, toi qui ouvres les yeux des aveugles et libères les captifs, viens dans nos désert, fortifie nos cœurs, et fais nous goûter la joie de ta présence. 
 

Dimanche 14/12/25