Homélie du père Gilles 31 aôut 2025 — Paroisse Saint-Marc du Parmelan

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Homélie du père Gilles 31 aôut 2025

Voici l'homélie du père Gilles pour sa messe d'action de grâce du 31 août 2025.
« Alors vous nous quittez, monsieur le curé ? » - Oui, et c’est vrai que c’est la première fois que j’ai à quitter une paroisse ; non sans émotion, car c’est chez vous que j’ai commencé ma mission comme curé de paroisse, il y a 11 ans. Avant ça, j’avais été prêtre dans les aumôneries de jeunes principalement, et dans la formation des futurs prêtres au séminaire de Lyon. Nous le savons bien, nous les prêtres : depuis le jour de notre ordination, notre vie c’est d’avancer « de campement en campement » comme Abraham (Gn 12, 9). En levant le camp ici, nous allons porter le Christ et sa Parole là bas où l’évêque nous envoie. (Gn 12, 1). Porter le Christ et sa Parole donc… à vous aujourd’hui encore.(...)

22e dim TO – messe d’action de grâce – Pringy 31 août 2025

(...) L’épître aux Hébreux qu’on a entendue nous invite à élever tous ensemble nos regards vers… le ciel. Le monde de Dieu où demain, nous serons réunis. Ecoutez !  Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, vers des milliers d'anges en fête et vers l'assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les cieux. Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection. Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d'une alliance nouvelle.

Oui, un jour nous serons accueillis dans la cité en fête, par la Vierge Marie et tous les saints connus. Mais aussi par les inconnus, les saints « de la porte d’à côté », (François) ; mais encore par toutes les âmes des justes, des sauvés. Un grand bonheur nous attend, frères et soeurs ! Et donc des retrouvailles…

Tout n’est pas perdu. Ca me rappelle ce mot d’Amar, un petit colporteur, un musulman qui passait chez nous quand nous étions enfants. Il avait dans son baluchon quelques vêtements, des draps, des bobines de fil, des aiguilles, des boutons, que sais-je... Et il parcourait la région à pied, et s’arrêtait dans les maisons, mais chaque fois qu’il repartait, il nous disait : « je vous laisse un grand bonheur ! ». Je me souviens bien. Et c’était vraiment sincère ! Il y croyait aussi à sa manière à ce grand bonheur qui nous attend. C’est le premier point.

Le second : ce bonheur, il ne se donne pas n’importe comment. Je reprends l’évangile: Toi, quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes parents etc. ; au contraire, invite des pauvres, des boiteux, des aveugles. Et tu seras heureux parce qu’ils n’ont rien à te rendre. C’est un étrange bonheur, vous ne trouvez pas ? C’est le bonheur des béatitudes : Heureux les pauvres de cœur, car le Royaume des cieux est à eux, heureux les doux car il posséderont la terre… Voilà l’étrange logique du Royaume, un renversement complet des valeurs, incompatible avec l’esprit du monde. On comprend, comme l’écrivait Mgr Ancel, évêque et responsable du Prado dans les années 1950, on comprend seulement qu’il faut renoncer à tout plan humain, à toute idée personnelle et qu’il faut se borner à servir de son mieux. Oh ! il ne s’agit pas de maintenir purement et simplement ce qui est. Une œuvre divine est trop pleine de sève pour qu’on veuille l’immobiliser dans un cadre rigide. On la tuerait. Alors il faut être à l’écoute, prendre au sérieux l’évangile et s’efforcer de comprendre comment et dans quel sens Dieu veut la faire grandir.

Là surtout, on sent son impuissance totale, son incapacité absolue. On éprouve un besoin immense d’être aidé par la prière, pour que la lumière se fasse. Dieu ne dispense pas de réfléchir, il ne dispense pas de prendre conseil, mais il veut tout diriger lui-même.

Voilà, frères et sœurs le désir de Dieu, c’est aussi le désir du pasteur, le désir du prêtre que je suis… que j’ai essayé d’être parmi vous. C’est vôtre désir, je veux le croire.

Je termine avec Marie, qui a si bien chanté ce renversement des valeurs, dans son magnificat : le Seigneur a fait pour moi des merveilles, il s’est penché sur l’humilité de sa servante, il comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides.  

Je crois que je peux reprendre ces mots à mon compte : le Seigneur a fait pour moi, au milieu de vous, des merveilles. Qu’il soit béni. Et je nous propose donc de demander à la Vierge Marie, qu’elle nous aide à nous abandonner toujours plus à la volonté de Dieu. Il veut notre bonheur, il est amoureux, il attend notre oui. Amen.