Biographie du père Mermier — Diocèse d'Annecy

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Biographie du père Mermier

Pierre-Marie Mermier est né le 28 août 1790 à Chaumont-en-Genevois, au hameau de Vovray. En 1792, les armées françaises envahissent la Savoie : le culte catholique est interdit et les prêtres pourchassés. La messe est célébrée clandestinement dans la ferme des Mermier.

La liberté de culte est rétablie en 1800. Pierre-Marie entre alors au petit séminaire de Mélan, à Taninges, puis au séminaire de Chambéry. Il est ordonné prêtre le 21 mars 1813 pour ce qui était alors le diocèse de Chambéry et Genève. Il est successivement vicaire à Magland, puis professeur au petit séminaire de Mélan, à Taninges.

Nommé, en 1819, curé du Chatelard en Bauges, il entreprend une mission paroissiale pour redonner de la ferveur à ses paroissiens désorientés par la Révolution. Après des débuts difficiles, c'est un plein succès. Cet événement est déterminant pour le P. Mermier qui décide de se consacrer entièrement aux missions paroissiales.

Après quelques missions pour lesquelles il obtient la collaboration ponctuelle de confrères et le soutien du nouvel évêque d'Annecy, Mgr Pierre-Joseph Rey, naît en lui l'idée d'une compagnie permanente de prêtres dédiés aux missions. Avec cinq compagnons, il fonde, en 1832, "les missionnaires d'Annecy". Ils s'installent à Annecy en 1837, au hameau de La Feuillette, près du grand séminaire, et y fondent leur maison d'études sous le patronage de saint François de Sales. La reconnaissance civile est accordée par les autorités de Turin en octobre 1838, et un mois après, le Saint Siège reconnaît les "Missionnaires de Saint-François de Sales".

En 1845, les premiers missionnaires partent pour l'Inde où un territoire très important leur est confié. C'est le début de la mission de Visagapatnam.

Les missionnaires ouvrent également des collèges et le P. Mermier aide Claudine Échernier à fonder à Chavanod la congrégation des Sœurs de la Croix. Entre 1828 et 1857, le P. Mermier dirige personnellement quatre-vingt-dix missions paroissiales. En 1857, il tombe malade et  perd progressivement la vue ; frappé d'une crise cardiaque en 1860,  il décèdera deux ans plus tard.

Rénovateur de la mission pastorale en Savoie

Le P. Pierre-Marie Mermier est honoré comme "rénovateur de la mission pastorale en Savoie". Sa cause de béatification nous appelle, dans un esprit salésien, à un renouvellement et à un approfondissement de notre vie spirituelle et de notre témoignage missionnaire.

P. Alain Fournier-Bidoz

Une congrégation missionnaire en Haute-Savoie

Au moment où le diocèse d’Annecy est « créé », l’abbé Mermier est nommé Directeur spirituel du Grand Séminaire. Parallèlement, il prêche des missions et songe à fonder une Congrégation.

Un texte du P. MERMIER est à l’origine de la fondation de la Congrégation des Missionnaires de st François de Sales. Sa rédaction finale (1839) est postérieure à l’acte officiel de fondation du 24 octobre 1838. Le P. MERMIER donne une liste de 9 raisons pour lesquelles il lui semble nécessaire de fonder une Congrégation religieuse pour prêcher des missions paroissiales.

I. PREMIERE RAISON – LE VŒU DES ÉVEQUES

MONSEIGNEUR DE THIOLLAZ, premier Evêque d’Annecy (de 1822 à 1832) depuis le rétablissement du siège Epis­copal de cette ville après la Révolution fran­çaise de 1792 désirait avec ardeur l’établisse­ment d’un corps de Missionnaires dans son dio­cèse : il travaillait de toutes ses forces à créer des fonds. De ses propres deniers il a fondé des Missions et il a donné par son testament six mille francs aux Missionnaires du diocèse. Depuis le commencement de cette œuvre, il ne cessait d’exhorter, de féliciter les Missionnai­res et d’assurer le succès de leur établissement (…)

Monseigneur Rey (son successeur, de 1832 à 1842) ne se contenta pas d’estimer l’œuvre des Missions et de désirer que toutes les paroisses de son diocèse pussent en ressentir les heureux effets ; il n’exhorta pas seulement les curés à procurer à leurs paroissiens cet excellent moyen de salut ; mais il fit des prodiges en fa­veur de ce grand et sublime projet. Par ses priè­res répandues devant le Seigneur et ses vœux ardents formés auprès du tombeau de Saint François de Sales, par ses exhortations à son généreux clergé, par son exemple et ses sacrifices, les quêtes, etc …,

VIII. HUITIEME RAISON – LE NOM ET LA MEMOIRE DE ST FRANÇOIS DE SALES

Le nom de l’aimable St François de Sales est si célèbre partout où il est connu ; ses écrits lumineux et pleins du feu qui le consumait lui-même sont si répandus et si estimés ; sa mémoire et son culte sont si universellement en honneur que tous les fidèles enfants de l’Eglise Catho­lique qui honorent le culte des Saints et en par­ticulier celui de St François de Sales, St Evê­que de Genève, glorieux apôtre du Chablais, tous seront contents d’apprendre qu’il apparaît en Savoie une congrégation sous le titre de Congré­gation des Missionnaires de St François de Sales.

Les philanthropes eux-mêmes, les prétendus amis de l’humanité et peut-être aussi plusieurs parmi ceux qui furent ses adversaires applaudiront à cette entreprise. Si ce n’est pas parce que c’est une œuvre de Religion, ce sera à cause de l’hommage et du tri­but de reconnaissance qu’on paye par cette insti­tution, aux vertus d’un homme qui fut le plus ami de ses semblables et le plus sensible à toutes leurs misères.

La Maison de la Congrégation (alors La Feuillette, puis Proupeine) est à Annecy au­près du tombeau et des reliques de son  illustre et glorieux protecteur et patron ; c’est de là comme de son centre, qu’elle espère d’étendre dans le Diocèse et même plus loin, s’il plaît au souverain Maître de la Moisson de la bénir et de la propager.

La Congrégation a une deuxième maison aux Al­linges en Chablais, dans l’endroit même où le Saint commença la Mission de ce pays et d’où il se rendait si courageusement au milieu de tant de dangers à Thonon, ville voisine alors infec­tée de l’hérésie ainsi que son voisinage. La Cha­pelle de ce nouveau lieu de pèlerinage est la mê­me qui reçut le Saint arrivant au Château des Allinges ; ce sont les mêmes murs qui furent té­moins des larmes qu’il ne cessait de répandre sur ce champ stérile du Chablais.