homélie de la sépulture d'Odette — Paroisse Saint-Benoît des Nations

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homélie de la sépulture d'Odette

Voici l'homélie dite par notre diacre Vincent Fontaine lors de la sépulture d'Odette 

 

Sépulture d'Odette Carmichael jeudi 5 octobre 2023 en l'église saints Pierre et Paul à Vétraz-Monthoux

 

Alléluia

 

Nous sommes tous affectés par le décès d'Odette mais, à vrai dire, nous sommes aussi à amenés à rendre grâce, à dire merci, pour son chemin de foi et de service engagé qu'elle a tracé à sa manière. En communicante, elle a retenu pour son adresse mail odette.alleluia, un alléluia qu'elle disait volontiers et qui reste dans nos mémoires. Alléluia, en hébreu hallel, veut dire louange. Ce mot est utilisé dans nos prières et offices pour exprimer la joie et la louange. On pourrait dire qu'alléluia est la signature et l'adresse des croyants, des chrétiens, une signature et une adresse qu'Odette a choisi comme pour dire ce qui lui tenait à cœur. Les textes que nous venons d'entendre disent aussi ce qui tient à cœur les baptisés et Jésus et je vous invite à poursuivre notre méditation sur la correspondance, les liens entre l'étonnant verset de l’évangile : « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre » et la dernière phrase de la lettre de saint Paul : « Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. »

 

« Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre ».

Cette phrase de l'apôtre Pierre se situe dans la dernière partie d'un passage de l’évangile de saint Marc où Jésus dialogue avec ses disciples sur les dangers des richesses et le règne de Dieu. Suivre Jésus et prendre le chemin de la vie éternelle c'est accepter de se dépouiller. Les paroles sont fortes car il est nécessaire de se dépouiller non seulement de richesses mais de quitter des situations ou des liens qui ne permettraient pas de suivre Jésus. Ce dépouillement n'est pas sans compensation. Il y a des réalités abandonnées et d'autres reçues à leur place comme la fraternité et le partage dans la communauté. A sa manière, Odette a suivi ce chemin de dépouillement au travers de ses différentes expériences. Comme nous, elle a vécu son engagement dans la communauté avec ses fragilités et ses charismes. Comme nous elle a vécu ses relations comme un état d'enfantement de l'amour de Dieu avec ses limites mais aussi ses alléluia. Pour Odette, notre communauté était devenue sa famille de cœur, une dimension fraternelle passant par toutes les émotions que nous portons dans nos prières. Aujourd'hui, notre route avec Jésus se poursuit et nous entendons toujours l'appel de Jésus à le suivre. Cet appel de Jésus c'est un appel à l'amour, pas l'amour des richesses matérielles où l'on y perd son cœur, mais un amour du monde où les cœurs se disposent, à la réconciliation, à la fraternité et au bien commun. Cet amour passe par des petits gestes, par le souci du prochain et par des engagements divers. Cet amour prend chair dans la communauté qui veut suivre Jésus et vivre la Bonne Nouvelle. Les paroles de Jésus rapportées par saint Marc au début de son Évangile prennent alors tout leur sens : « qui est ma mère ? Qui sont mes frères ? Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui ; il dit : Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. »

 

Rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.

Cette phrase termine ce que l'on appelle l'hymne à l'amour de Dieu dans la magnifique lettre de saint Paul aux Romains. Il s'agit de dire aux Romains, dont Paul n'a pas rencontré la communauté, l'amour fou de Dieu pour les humains. Dieu n'est n'est pas le Dieu des morts mais le Dieu des vivants. C'est pourquoi il a créé les humains à son image et qu'il n'a pas hésité à envoyer son Fils pour que nous soyons sauvés. Ce message d'amour est de toujours. Qui que nous soyons, Dieu nous aime. Quelles que soient les épreuves que nous pouvons traverser, l'amour de Dieu est présent dans le Christ que nous prions. Cet amour fonde la vie, ici-bas mais aussi la vie dans l'au-delà. Odette vivait de cette foi et de cette espérance que l'amour de Dieu était un roc sur lequel elle pouvait s'appuyer. Lors d'un pèlerinage paroissial à la Grande Chartreuse, à la Correrie (monastère secondaire), telle ne fut pas notre surprise de voir qu'Odette elle-même avait sculpté une statue de saint Bruno, une statue qui lui avait demandé des heures de travail mais qui montrait son attachement à une prière discrète, fidèle toute empreinte d'amour. Saint Paul s'adresse aussi à nous aujourd'hui au travers de sa lettre aux Romains. Savons- nous porter cette certitude que « l'amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus » nous est destiné et qu'il est inséparable de nos vies quelles qu'elles soient ou quelles qu'elles aient été ? C'est dans cette foi que la vie nous est donnée pour que nous soyons nous aussi des vivants et que nos manquements, blessures, petitesses ou ratés soient dissous dans cet amour promis et donné.

Nous sommes tristes et dans la peine mais, chers frères et sœurs en Christ, l'amour de Dieu, qui demeure pour tous les âges et qui est pour tous, nous demande de rendre vive cette flamme d'amour. Que ce soit dans le balbutiement ou la proclamation, puissions ne jamais oublier que nous sommes aussi invités à dire Alléluia, oui, loué sois-tu Seigneur pour la vie, pour toutes les personnes que nous avons connu, que nous connaissons et pour toutes les merveilles de la création.

 

Amen

 

Lettre de saint Paul aux Romains 8, 31b-35, 37-39

Psaume de la création

Évangile selon saint Marc 10, 28-31