Église Saint Joseph — Paroisse Saint-Benoît des Nations

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Église Saint Joseph

 

 


Avenue Jules Ferry - messes en semaine les mardi et jeudi à 18h30 - messe le dimanche à 10h30

19 mars 1940 : Ouverture du chantier de l'église
31 mars 1946 : Inauguration de l'église.

En 1938, plusieurs architectes sont consultés pour présenter un projet. Celui de Don Bellot, moine bénédictin de l'abbaye de Solème, diplômé de l'école d'architecture de Paris, sera retenu. Dom Paul Bellot, est le constructeur d'une trentaine d'églises, en Angleterre, en Hollande, au Canada et en France : dans le nord, le Jura (Audincourt), en Haute Savoie (saint Joseph des Fins à Annecy).

Le terrain acquis, les travaux débutent en 1941. Ils seront suivis par Jacques Béranger, architecte à Valence, collaborateur de Dom Bellot. Le gros oeuvre sera achevé en 1946. La construction, exécutée par l'entreprise annemassienne Vaisy, va durer 5 ans. À cette époque où tout manquait, il était difficile de se procurer les matériaux nécessaires : bois, ciment, chaux, fers, tuiles, etc. Les archives de la paroisse citent le don de nombreux donateurs et paroissiens dévoués qui ont permis la réalisation de ce monument.
Dom Bellot (1875-1944) n'a pu voir l'aboutissement de son oeuvre. Appelé au Canada où il achève l'église Saint-Joseph de Montréal, il y décède en 1944, sans avoir revu le sol de France.

L'ARCHITECTURE

Pour établir son projet, dom Bellot a dû tenir compte de la configuration triangulaire du terrain. Il utilisa, en précurseur, le béton armé, technique de construction la plus moderne de l'époque. Ce qui a permis la suppression des piliers, remplacés par des arcs d'une grande ampleur, très justement soulignés lors de la rénovation de 1999.

Le revêtement extérieur, en pierres taillées sur place, provient du Salève (carrière Montessuit).

Le sol est recouvert d'un dallage en granit, provenant d'Espagne.

En entrant, le visiteur est surpris par la luminosité. En particulier, par temps ensoleillé, la peinture ocre des murs, influencée par la coloration des vitraux, s'anime de tons différents.

AMÉNAGEMENT INTÉRIEUR

1963

Les vitraux de Jean Bertholle qui décrit son oeuvre en ces termes :

Les vitraux pour moi ne sont pas une illustration littérale des événements de l'Ancien et du Nouveau Testament ; leur rôle, est, par leur coloration, leur format et leur mouvement, de créer dans un lieu de culte, une ambiance favorable à la prière.

En dehors des grands événements de l'Ancien et du Nouveau Testament, il y a les grands symboles comme les thèmes de l'eau, du feu (amour divin), de la lumière, etc., qui suivent la liturgie. Il est donc indispensable que, dans une église, les vitraux soient chargés de ces significations.

 

                               

Eau du Baptême                                                     La Gloire                                                             L'esprit

J'ai donc pris pour ceux-ci ces thèmes, qui ont permis qu'ailleurs :

1) une orchestration colorée de l'ensemble
2) de créer des lieux différents contribuant à l'unité de l'église :

À l'entrée, prédominance du vert : l'eau, le baptême.
Dans la nef, des couleurs chaudes, rouge, orangé, jaune, suggèrent la gloire par l'éclatement de la lumière.
Le choeur, lieu de la liturgie, mais aussi l'endroit où souffle l'Esprit, m'imposait la coloration dominante bleue, ponctuée de rouge, symbole de l'amour divin.

 

1964

La tapisserie, est confectionnée par les dames de la paroisse sur un carton du même Jean Bertholle.

Monsieur l'Abbé Henry, curé de la paroisse, avait dit à Jean Bertolle :

« Je voudrais que mes paroissiens aient toujours devant eux de cette fresque du dernier chapitre de l'Apocalypse qui dépeint, en son langage particulier, la destinée de l'homme, de l'humanité entière. Ainsi, mes paroissiens seront orientés vers l'essentiel. Ils sauront où ils vont. Et déjà, ils se mettront en route. »

 « Quand je serai élevé de terre, j'attirerai tout à moi ». (Jean 12,32)

Ainsi, la tapisserie conjugue très heureusement les deux dominantes spirituelles de l'Orient et de l'Occident : la résurrection du Christ.
Le Christ ressuscité, tirant l'humanité de la terre, de la mort corporelle, dans un mouvement ascensionnel, en manière d'envol qui se termine par un tourbillon cosmique au dynamisme puissant, montre qu'après avoir vaincu la pesanteur de la misère humaine, l'humanité est destinée à entrer dans la gloire du Ressuscité. Le Christ ne nous éblouit pas, il se fait deviner. Les tons de blancs nous montrent la joie, la victoire, mais ils sont adoucis parfois par quelques touches de beige. On peut voir dans le rouge, les plaies du Christ. Ce tombeau qui craque, qui laisse s'échapper, dans un envol puissant, une proie qui se fraie un passage, bousculant tous les obstacles, comme pour traverser un fourré en écartant les branches qui gênent, le voyez-vous ?

Endommagée lors de l'incendie de la sacristie en 1981, elle a pu être restaurée partiellement et continue de jouer le rôle assigné par l'artiste : faire le joint entre les deux séries de vitraux du choeur.

1985

Le chemin de croix, sculpté par un artiste haut savoyard, Constant DEMAISON.

Chacune des 14 stations comporte un ensemble de trois personnages, évoquant les différentes étapes de la passion et, à partir de la deuxième station, s'ajoute un quatrième élément (on pourrait dire, un quatrième personnage) : la Croix.
L'ensemble est en chaîne, les sculptures taillées dans la masse. À le regarder,  on ne peut s'empêcher d'évoquer la somme de travail, de patience et de foi qu'a dû demander une telle oeuvre.

 

1987 - 1998

En 1987, la paroisse Saint-Joseph célèbre le cinquantenaire de sa fondation. Lors d'une assemblée, le conseil paroissial émet l'idée d'un projet de rénovation de l'église : elle a besoin d'être nettoyée, rendue plus claire. Projet approuvé et apparemment modeste ; mais en fait, la complexité de sa réalisation demandera plus de 10 ans !

D'abord nécessité de travaux préliminaires indispensables :
1990 - 91 : révision de la toiture pour mettre l'église hors infiltration des eaux.
1994 - 95 : modification et rénovation du chauffage pour réduire l'impact de l'air pulsé sur les murs.
Pourquoi cet espacement dans le temps ? Il fallait reconstituer la trésorerie, d'où l'organisation de repas, concerts et kermesse.


1996 : c'est le cinquantenaire de la mise en service de l'église (mars 1946).

Le conseil économique de paroisse voit son effectif se renforcer de nouvelles présences, et c'est une équipe dynamique qui s'attelle à la tâche : finir et rénover l'intérieur de l'église, avec le double souci de concilier le respect de l'architecture et l'emploi des moyens modernes pour mener à bien cette rénovation.
 

En mai 1998, après des études, des recherches complexes, très débattues, des visites en divers lieux de France pour y prendre des idées, l'ensemble du projet est au point.

1er juillet 1998 - 31 mars 1999

Les travaux de finition démarrent sous la direction de M. Mengus, architecte, membre de la commission diocésaine d'art sacré, et du Père Boissonnet, responsable de cette commission

 

Décoration du choeur et des absidioles

Confiée à Messieurs Philippe Kaeppelin et Jean-François Ferraton, deux hommes de culture et de conviction, qui recherchent avant tout, dans la conception de leur oeuvre, l'expression de la foi chrétienne au service de la liturgie de Dieu.

Le choeur


Aménagement de M. Philippe Kappelein, l'un des artiste français qui a le plus travaillé, de nos jours, pour l'art sacré. On ne compte plus les églises, chapelles et cathédrales dans lesquelles il est intervenu (environ 120 depuis 1965), utilisant, le plus souvent, métal et bois sculpté.

Voici en quels termes, lui-même, nous présente son oeuvre :

« la tapisserie, qui s'élève jusqu'au haut de l'abside, détermine la place et la grandeur de l'hôtel.

L'Autel. D'une forme allongée il évoque un peu une coupe. Il est réalisé en hêtre verni, couleur ivoire, avec des filets de plomb doré. Ce bois ressemblant à l'ivoire, est le matériau commun à tous les éléments mobiliers :

 

L'ambon, dont la tablette et le panneau évoquent l'Esprit sur les eaux symbolisé par la colombe.     

 

Le grand panneau portant le Christ ressuscité.

Après bien des essais, j'ai conçu un panneau vertical de 2,50 m dont le haut et en défoncé doré et bleu où se détache l'effigie, en plomb, du Christ dans une aura dorée et blanche. Le Christ, venant de la Lumière chercher les hommes dans leurs ténèbres, apparaît tendant la main vers le bas où, dans une zone noire sont schématisées, en traits blancs, les créatures humaines que nous sommes. Cette descente aux enfers figure, comme on le sait, dans le Symbole des Apôtres ».

Les absidioles

Création de Jean-François Perrinton, artiste lyonnais qui, par les descriptions suivantes, nous explique ses oeuvres.

Les fonds baptismaux

Ils comportent trois éléments :La cuve baptismale avec son piétement, la colonne supportant la réserve du Saint Chrême et une sculpture en bas-relief.

La cuve en laiton est posée sur deux pieds angulaires en pierre, qui forment une croix en s'alignant sur l'autre croix marquée par le verre incrusté dans les dalles. Ces dernières s'imposent comme le carré de base. Si l'on s'attache à une lecture symbolique, on remarque que la cuve ronde est portée par une croix posée sur un carré orienté. Ces symboles évoquent le passage de la Terre (le carré) au ciel (le cercle)  par l'imposition de la croix du baptême.


La cuve en verre de la réserve du Saint Chrême veut suggérer le jaillissement de l'eau. Elle supporte la réserve, cuve de pierre monobloc avec une porte gravée d'une allusion figurée de la colombe, représentation traditionnelle du Saint Esprit.


La sculpture du fond représente justement la « spiration » de l'Esprit sur les eaux primordiales de la Genèse. Les six séquences gravées font allusion à l'Écriture en Genèse 1,1 à 2,4.

 

   

L'archaïsme de la matière renforce la signification thématique suggérée.  Il s'agit ici d'une "croûte" de calcaire Tavel, rugueuse et irrégulière.

 Le tabernacle

Cet ensemble comporte la réserve du Saint-Sacrement portée par une pile en pierre et verre et entourée par une arche de pierre. Au fond de l'absidiole, une sculpture en bas-relief évoque l'Ancienne Alliance symbolisée par la ménorah juive ou chandelier à sept branches (6 + 1, en relation symbolique avec les jours de la création).

Le tabernacle lui, protège le Saint-Sacrement, Corps et Sang de la Nouvelle Alliance du Seigneur. La réserve est creusée dans une pierre monobloc fermée par une porte translucide où est intégré un activisme en bronze patiné. Cette porte est précédée d'un "bouclier" basculant dont la fonction est de sacraliser l'approche du Saint-Sacrement. La Présence souvent signalée par une lampe rouge, est ici repérée par la croix de lumière, intégrée dans le pilier du piédestal.

La chapelle de semaine à l'arrière du choeur