Haltes spi - vécu, impressions d'une participante — Paroisse Notre-Dame de l'Aumône en Albanais

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Haltes spi - vécu, impressions d'une participante

art sacré et St François de Sales

le 24 juillet à Thorens - Saint François de Sales par tous les sens ! 

En ouvrant cette parenthèse spirituelle au château de Thorens, ce mercredi 24 juillet, nous voilà sur les pas de Saint François de Sales, ce savoyard de naissance et de conviction, « citoyen du monde » de la fin du 16è s. et début du 17è s. . Nous découvrons aussi le patrimoine haut savoyard lors de la visite du château médiéval de la famille Roussy de Sales, et tout proche, la chapelle de Sales du 17è s. érigée sur l’emplacement de la chambre où naquit saint François de Sales. Cette journée, animée par le P. Thierry Mollard (Osfs) nous fait « respirer » Saint François de Sales et éveiller tous nos sens.

La journée s’est ouverte avec, pour chacun, le choix d’un mot d’inspiration spirituelle. Nous découvrons un François de Sales vibrant, vivant, chaleureux ! Et son influence sur les évènements du 17ème siècle, tels les conflits entre protestants et catholiques, mais aussi sa présence et sa sagesse universelle  qui marquent son temps.

Les Sens :

Au nombre de cinq = la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat et le goût = ils nous relient à la vie ; ils permettent de percevoir le monde qui nous entourent ; ils nous ouvrent aux réalités, à la nature, au cosmos. Mais ils peuvent être source de perdition. « Les yeux, les oreilles et la bouche sont les portes de l’âme… Telles les abeilles qui ne veulent pas toucher les charognes, la chasteté dépend du cœur. A nous d’accepter de voir, de toucher mais avec chasteté ».

La vue : François de Sales est curieux, voyage ! En parlant des sens, il porte son intérêt sur « l’admiration et la vigilance ».Il a la liberté de voir le beau et le bon, de donner l’eau mais de mettre de l’eau dans son vin ! « Mieux vaut ne pas voir ce que l’œil voit, mais voir l’amour caché ».

L’ouïe  est un canal sacré : confidence, intention de prière, écoute pour un accueil, un discernement, un engagement ; des mots qui viennent quotidiennement frapper notre tympan. « Maintes rumeurs des monts viennent frapper mon ouïe, et ils en devenaient le sens caché ». Mais attention à ne pas dépasser nos capacités auditives.  Le silence n’est pas vide. Il nous ouvre au vrai sens et au lâcher-prise.

Le toucher : c’est surtout au sens spirituel que François de Sales en parle. Se laisser toucher, s’abandonner comme l’enfant au sein maternel, est le lien toujours vif de François de Sales dans sa relation avec Dieu et les hommes. Un fondement, une scène qui nous dit l’importance d’être bien là où nous sommes, de changer de statut de l’enfance pour devenir des adultes actifs. « Ainsi notre âme toute haletante de la soif extrême du vrai bien, sera inépuisable en la Divinité… jusqu’à trouver les fraîches eaux de la vie immortelle ».

L’odorat : Que dire de l’omniprésence des images olfactives ? Sous un ciel alpin fait d’émerveillement, souvent d’un bleu profond mais toujours au risque de nuages accrochés au sommet, avec saint François de sales, nous avons respiré l’air, senti la résine des sapins de la forêt, senti l’odeur suave à la table de Dieu au cours de la messe. « La Mer morte a une malédiction si grande que rien ne peut vivre… on trouve que ce ne sont que cendres qui ne vont au vent : voilà les marques des infâmes péchés ». Engagés ou abandonnés sous ce vaste ciel, nous percevons la ferveur des « brebis » rassemblées. L’air de la montagne devient une terre de lumière.

Le goût : l’odeur donne le goût. Nous avons ouvert un livre gastronomique avec l’expérience de François de Sales. Nous retenons qu’« il nous faut donner à Dieu et ne donner aucune autre chose ».

Au soir de cette journée, après l’éloge des sens, notre désir d’intériorité et notre goût de spiritualité font grandir en nous le courage et la confiance. Une spiritualité qui ne coupe pas du monde mais qui invite à l’aimer.

Hélène Germain

NB : toutes les citations en italique sont de Saint François de Sales

Images

Thônes, le 6 août 2025 - L’art sacré : est-il une voie d’accès à Dieu ?

Art baroque du 17e et chemin de croix du 19e siècle sont les balises qui animent notre rencontre du 6 août à Thônes. Entre art sacré, patrimoine et méditation, cette journée nous invite à faire halte, à contempler, à partager, à vivre tous les instants comme un chemin de foi.

Nous découvrons l’église de Thônes, son retable du 18e siècle, la vie de son saint patron : Maurice d’Agaure. Depuis plus de 1500 ans, l’abbaye de saint Maurice, en Valais, entretient le culte des reliques du saint militaire Maurice et de ses compagnons de la légion thébaine. Les explications de Mme Nicole Lauria, guide du patrimoine Savoie Mont Blanc, sont riches ; elle présente un patrimoine exceptionnel, mais aussi son message.

Eblouis dès notre entrée par la magnificence du lieu, nos yeux se portent sur le retable du maître-autel. Cette pièce unique est un ensemble de menuiserie finement sculpté et peint, contre lequel est appuyé l’autel. Réalisé par le sculpteur J. Jacquetti à la fin du 17e siècle, il est, avec le clocher à bulbe, le témoin de la période baroque qui s’est développée en Savoie entre 1650 et 1750. C’est un exemple parfait de l’art religieux de nos montagnes. Le baroque célèbre la joie, l’exubérance. Dans un contexte morose de l’époque, comme les querelles entre protestants et catholiques, les artisans travaillent le bois, le peignent en polychrome, donnent sens à la vie.

A regarder de plus près le retable, tout peut nous parler du divin :

*Le décor du soubassement, en rapport à saint Maurice, semble nous dire « d’être les soldats du Christ »

*le 1er niveau est à l’exemple des gens qui entrent un jour, qui combattent pour avoir leur part de bonheur, pour vivre en Eglise. De chaque côté du tableau central représentant le martyr de Maurice d’Agaure, 4 personnages nous transmettent encore leur message : saint Augustin a écrit plusieurs ouvrages sur la confession – saint Grégoire nous invite à chanter en grégorien – saint Ambroise s’appliqur à se rendre accessible à tous et nous livre es éléments du quotidien présence de Dieu – saint Jérôme a fondé l’ordre des pénitents et mis la Bible à la portée d’un plus grand nombre de personnes en la traduisant en latin.

*les colonnes torses décorées de végétaux relient l’ensemble au 3ème niveau. Elles nous entraînent vers Dieu. Elles relient le terrestre vers le ciel, le divin. La sculpture en bas relief de Jésus en croix montre saint Maurice à genoux à ses pieds ; en fait, inspiration des artisans, il n’y a pas de croix ; des anges soutiennent les bras de Jésus. Comme disait saint François de Sales : « les anges sont là où demeure le sacré et l’illuminent ».

Délaissant dorures et peintures, nous nous enfonçons dans le sous-bois jusqu’à la chapelle du Calvaire, érigée sur un promontoire à l’extérieur de la ville. Le chemin du Calvaire est bordé des 14 stations du chemin de croix restauré au XIXe siècle. Les panneaux en chêne actuels ont été posés juste après la guerre de 39-40 ; ils sont l’œuvre de Jean-Constant Demaison, artiste savoyard né le 4 janvier 1911 à Choisy (74).  A chacun son rythme, notre marche devient chemin d’amitié, d’espérance, cheminement intérieur. A cet instant, notre « église » a pour nom : nature, création, balisage. Elle devient «  Eglise en mouvement ». Après un pique-nique partagé, nous sommes appelé par le père Joachin, curé de la paroisse, à célébrer la messe dans la chapelle. C’est un site qui fait encore aujourd’hui l’objet de nombreux réaménagements.

Encore une très belle journée. Sur le chemin de retour, une participante me confie : « Notre monde est magnifique par la beauté de la nature et celle des arts. C’est une voie d’accès à Dieu, accessible à tous, qui nous a été offerte sur un air de vacances ».

Hélène Germain

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