... à Sevrier — Paroisse Sainte-Teresa de Calcutta les bords du lac

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... à Sevrier

Origine de l’église de Sevrier

Au 11ème siècle, une chapelle existe déjà à l’emplacement actuel. Elle est dédiée à St Oyend, puis à St Eugène (St Eugend).
En 1631, suite à un incendie, le Chapitre de Notre-Dame de Liesse à Annecy allouait 100 florins aux Sevriolains pour la réédification de leur église.
En 1767, les paroissiens se réjouissent de la venue de Mgr Biord qui, en accord avec les fidèles, place Sevrier sous le patronage de St-Blaise au lieu de St-Eugène. Le Chapitre d’Annecy refuse, mais en 1778, le Souverain Sénat de Savoie tranche en faveur de St-Blaise et condamne le Chapitre à célébrer la Saint Blaise, chaque 3 février, sous peine de 10 écus d’amende. Le Chapitre s’inclinera en 1779 pour la plus grande fierté des communiers sevriolains d’alors !
Mais au 19ème siècle, l’église devient trop petite, et de dire de Sevriolains, une partie des paroissiens devait rester dehors pour assister à l’office et risquait ainsi refroidissements et autres inconvénients dus à cette situation. Son agrandissement est donc décidé par la commune en 1852. Le Conseil Municipal vend une coupe de bois pour financer le projet, mais l’argent obtenu est finalement utilisé pour construire la mairie et les écoles (l’actuel Ecomusée).
En 1875, le projet est définitivement adopté par le Conseil. Les plans, de style néogothique, sont réalisés par l’architecte Fivel, les vitraux par un peintre vitrier parisien, Laurent Gsell, suite à la volonté des Sevriolains, en 1878, de donner à l’église des « vitraux riches, à la place de la vitrerie ordinaire ».
L’église est achevée en 1879 et consacrée en 1881 par Mgr Isoard (cf. plaque derrière le maître-autel). L’horloge est installée, quant à elle, en 1903. Une vente de bois supplémentaire et une souscription des paroissiens permet aussi l’installation d’une cloche de la Fonderie Paccard – il faut dire que la population de Sevrier était très croyante.
Une première rénovation de l’église date de 1973 : aménagement du chœur et de certains éléments de la nef (suppression de la chaire, de la table de communion, réhaussement du sol du chœur avec un dallage en marbre, réfection partielle des peintures murales, modification des stalles). A titre provisoire un autel face au peuple est installé ainsi que des pupitres, en utilisant des éléments de récupération. Un nouveau chauffage à air pulsé est installé également.
L’église a été rénovée en 1987 à l’extérieur et en 1988 à l’intérieur. On y a alors installé un chauffage plus adapté (chauffage par le sol). En effet, jusqu’à la 2de guerre mondiale, il n’y avait pas de chauffage. Chacun partait à l’office avec une brique (chauffée à la maison), entourée d’un linge et la gardait bien au chaud sur la poitrine. Quant au premier chauffage, il chauffait si peu qu’il y avait des glaçons dans le bénitier !

Le carillon, quant à lui, a été inauguré à l’automne 1999. Il provient aussi de la Fonderie Paccard. C’est un carillon commandé électroniquement qui comporte 25 cloches, dont certaines portent les noms du maire et des adjoints, une autre dédiée aux enfants du monde (et aux villes jumelées avec Sevrier) ou encore à St Blaise, le patron de la paroisse…

Les vitraux du choeur - Au centre, au-dessus du maître-hôtel : La Pentecôte avec la Vierge Marie entourée des douze Apôtres et l’Esprit Saint symbolisé par une colombe – Au-dessus en médaillon, Jésus Christ dévoile son cœur sacré à la Visitandine, Marguerite-Marie Alacoque (en 1672, à Paray-le-Monial).
A droite, St François de Sales : évêque de Genève, patron des écrivains et des journalistes. (v. plus loin)
A côté de lui, St André, premier Apôtre, frère de Simon-Pierre. On pense qu’il est mort ligoté, bras et jambes écartés, sur une croix (en forme de X majuscule, la « Croix de Saint André »). St André serait le saint patron de la ville d’Annecy.
A gauche, St Blaise, patron de la paroisse et des animaux et des cardeurs (v. plus loin).
Puis St Jean évangéliste, le plus jeune et le plus aimé par le Christ des 12 apôtres.
En bas, les autres vitraux représentent un chœur de neuf anges qui chantent la gloire de Dieu. Parmi ces anges, derrière le maître-autel, celui du milieu est représenté avec le visage d’une fillette. Il s’agit de la fille décédée d’un des donateurs sevriolains de ces vitraux.

Le maître-autel (au fond dans le chœur) - Il fut réalisé en 1928 par le sculpteur F. Imbert ; il renferme les reliques de St Clément et de Ste Claire.

Les stalles en bois (dans le chœur) - La partie en bois qui se trouve habituellement à l’avant des stalles (pour s’appuyer) a été enlevée et placée en hauteur, au-dessus des stalles, en 1987 en même temps que la restauration de l’église.

Le mobilier liturgique (dans le chœur) - Le mobilier liturgique du chœur a été réalisé par Mr Fernand Terrier, sculpteur à Vaulx, en septembre 2008 (autel, ambon, pupitre, siège du président) sur le thème « L’Eglise en marche sous la conduite de l’Esprit Saint », thème en lien avec le vitrail central évoquant la Pentecôte.
L’autel, dans le christianisme, est à la fois une pierre de sacrifice, une table et enfin un mémorial de la mort du Christ. L’autel évoque aussi la dernière Cène et il anticipe sur celle du banquet éternel.
L’ambon C’est le lieu de la Parole divine, le lieu de la proclamation ou de la lecture. Sans la Parole, l’Eucharistie ne peut exister. La réforme liturgique a relancé une expression traditionnelle : « les deux tables », table de la Parole et table de l’Eucharistie. Sur le plan architectural il doit y avoir une parenté de style. La place de l’ambon est en avant par rapport à l’autel, à droite ou à gauche, mais, en principe, du côté opposé au siège du célébrant. L’ambon doit être distingué du pupitre de l’animateur du chant qui doit être discret, mobile, moins élevé que l’ambon, lieu exclusif de la Parole, avec lequel il ne doit pas être confondu.
Le siège de président doit être en harmonie avec l’autel et l’ambon. Ce n’est pas un trône puisque la fonction qu’il doit mettre en valeur est celle de Serviteur. Ce siège ne doit pas être caché par l’autel ni trop loin de l’assemblée mais tournée vers celle-ci et le lieu de la Parole. Ce meuble doit évoquer dans l’espace la dignité sacramentelle. L'attitude assise est, dans les Ecritures, celle du juge et du Roi : Jésus siège selon St Matthieu (5/1) quand il prononce le sermon sur la montagne et le Fils de l’Homme siègera au dernier jour sur un trône de gloire (Matthieu 25/31). Dans sa simplicité le siège du célébrant suggère l’Invisible, c’est à dire le Christ ressuscité présent au milieu de l’assemblée agissant par le service ordonné de l’évêque ou du prêtre.
Le Christ en croix est en bois sculpté. Restauré par Mme Huguette Favre (Sevrier).

Autel latéral dédié à la Vierge - Deux autels de marbre blanc encadraient autrefois le choeur, en haut des nefs latérales. L'un était dédié à la Vierge Marie (avec les initiales AM, Ave Maria) et l'autre à St-Joseph (avec les initiales SJ) avec statue et vitrail des deux saints.
En 1975, la paroisse fit l'acquisition d'un orgue auprès du Séminaire d'Annecy. Impossible alors de le placer sur la tribune du fait du poids et du volume de l'instrument. On supprima l’autel de la Vierge et l’on plaça sa statue dans l’autre autel, à la place de St-Joseph. C'est ce qui explique qu'aujourd'hui, l'autel ne soit plus à côté du vitrail correspondant.
La statue de la vierge a été restaurée vers 1975 par Mme Huguette Favre (Sevrier).

Les fonts baptismaux - Au fond de l'église, en bois sculpté avec deux portes qui cachent la cuve, est surmonté d'une statue de Saint-Jean le Baptiste qui reçut pour mission d'être le précurseur du Messie et le baptisa dans le Jourdain.

St-Antoine de Padoue - Au fond de l’église également, une statue représente St-Antoine de Padoue portant l'Enfant-Jésus tenant un lys, et un livre, symbole de sa connaissance et de son amour de l'Ecriture. Ce prêtre franciscain, Portugais d'origine, finit ses jours à Padoue. La tradition populaire le fait invoquer pour retrouver les objets perdus !

Statue de la Vierge à l’enfant - Au fond de l’église également, une statue représente une vierge à l’enfant. Elle est en bois et provient de la chapelle des Capucins, située avenue de Cran à Annecy (désacralisée et vendue vers 2015). Cette statue a été installée en 2019 après restauration par Mme Huguette Favre (Sevrier) et Mme Christine Maniglier (Menthon-St-Bernard).

L’orgue - La paroisse fait l’acquisition de l’orgue du grand séminaire d’Annecy en 1975, ce qui contraint au déplacement de l’autel de la Vierge.


Le chemin de croix - Réalisé par l’artiste Franck Robert. C’est l’un des plus beaux de France. Il est en pierre reconstituée (gypse provenant de la région parisienne). Chacune des 14 stations représente en relief et en couleur les scènes de la Passion du Christ de la condamnation à mort jusqu’à la mise au tombeau. Chaque station pèse près de 100 kg. Il fait l’admiration des spécialistes, notamment pour la finesse des traits des personnages et l’expression de leur visage. Restauré en 1987 par Huguette Favre (de Sevrier).

Piliers avec têtes d’angelots - Sur les piliers de la nef centrale, les têtes d’angelots se tournent de plus en plus vers le chœur au fur et à mesure que l’on avance dans l’église. En haut des piliers, observer les profils de visage sculpté (surtout celui qui se trouve vers l’orgue).

A propos de Saint Blaise - Arménien, évêque de Sébaste en Asie Mineure (la Cappadoce actuelle) au 4e s. Il fuit les persécutions de Dioclétien et devient ermite. Il avait le don de pouvoir soigner les hommes mais aussi les bêtes sauvages. Le miracle le plus connu est d’avoir ramené à la vie un enfant, mort étouffé par une arête de poisson. Il a accompli de nombreuses guérisons et devient ainsi le patron des laryngologues.
Il est arrêté et emprisonné par Agricola, gouverneur de Cappadoce. Il meurt en martyre lacéré par des peignes à carder puis décapité. Du fait de son martyre, il est aussi le patron des cardeurs et des tailleurs de pierre (ripe dentée), mais aussi des porchers et par extension des animaux domestiques (restitution du goret à une veuve), et encore en Savoie, il est le St Patron des laboureurs et des moissonneurs car blé se dit « bla » en patois.
A Sevrier, il avait la vertu de procurer un mari aux jeunes filles ou de donner des enfants aux ménages qui l’invoquaient par ces mots « San Blé, San Blé, baille mé un homm, siou plè ! » (Saint Blaise, donnez moi un homme, s’il vous plaît).
Saint Blaise est fêté le 3 février. Sa fête donnait lieu à une fête paroissiale autrefois.

Contribution de Florence Gruffaz - Photos CH - 2023