commentaire du dimanche 21 septembre — Paroisse Saint-Jean aux portes d’Annecy

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commentaire du dimanche 21 septembre

sur l'évangile selon st Luc 16 (1-13)

     Ça commence par un licenciement pour faute grave…. Le gérant, qui n’a pas été fiable avec les biens de son patron, est mis à la porte. Rien de plus juste et normal, pourrait-on dire, quand on effectue mal son travail. Cependant la parabole ne porte pas sur les motifs de la mauvaise gestion mais sur le sort du gérant. Pour se prémunir d’un avenir trop incertain et précaire, il lui vient une idée : réduire le montant des dettes des débiteurs de son maître pour s’en faire des amis sur qui il pourra compter. 

     Cette parabole est choquante pensons-nous. Certains affirment qu’une grande partie de la remise de dette des débiteurs était probablement la part qui revenait au gérant… voilà qui moralise cette parabole. Car dans ce cas, il renonce à son propre profit pour alléger la dette...                Il y renonce pour se faire sinon des amis, du moins des relations qui lui seront quelque peu redevables…

     Mais peut-être que ce gérant a été complètement malhonnête en diminuant des dettes qui ne lui revenaient pas.

     Car finalement, n’oublions pas que c’est une parabole, pas le récit d’un évènement qu’il faut considérer comme véridique. La parabole vient nous « secouer », nous donner à réfléchir, nous interroger. Avouons que celle-ci joue bien son rôle…

     Au verset 8, nous avons : "Ce gérant trompeur, le maître fit son éloge car il s’était montré habile". Le maître ne loue pas la tromperie, mais l’habilité, l’inventivité.   En effet, l’intendant décide de se servir des biens matériels pour un bien qui est d’un autre ordre: la relation, le lien avec les autres. L’être plus que l’avoir...

     La pointe de la parabole, c’est l’exhortation de Jésus aux disciples de savoir user de l’argent (c’est à dire de ce qui leur est confié) avec habileté, dans la perspective du Royaume.  Si le gérant a su se servir des biens de ce monde pour se ménager un avenir sur terre, combien plus les chrétiens doivent-ils préparer l’avenir en commençant dès maintenant à partager avec les pauvres. Ainsi, ceux-ci les recevront dans la cité de Dieu, car « bienheureux les pauvres, ils sont chez eux chez Dieu. » ça peut encore sembler intéressé, mais nous comme les disciples, ce qui nous intéresse, c’est d’entrer dans le Royaume.  Et le pauvre a toujours une longueur d’avance sur nous en matière de proximité avec la vie éternelle.

     En entendant qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois, Dieu et L’argent, on fait souvent le raccourci que l’argent est mauvais et que le service de Dieu, lui est la seule voie bonne.  Le gérant dépasse son âpreté au gain, Il ruse, et use de l’argent pour faire du bien, alors la parabole commence à moins nous sembler choquante.

    Jésus donne cette parabole juste à la suite, dans le récit de Luc, des paraboles de la miséricorde. La brebis perdue, la drachme égarée, et le fils prodigue.  D’une certaine façon, Le gérant s’était perdu, Il a agi pour revenir parmi les autres, en instaurant la relation, même au prix d’une filouterie.

     Puissions-nous être un peu comme lui, inventifs, déterminés et motivés pour faire avancer le Royaume. Et finalement fiables dans les grandes et les petites choses.

     Car qu’est-ce que le bien véritable qui nous est confié ? N’est-ce pas vivre l’amitié éternelle avec le Christ et en rendre compte largement ? N’est-ce pas « dilapider » l’amour et la fraternité. Commençons sans attendre : Donnons sans compter !