Homélie du 26 oct. 25
 Je voudrais avec vous, pendant quelques minutes, méditer cette Parole du Christ,                                                                           contempler cette scène de la parabole avec vos yeux intérieurs ,                                                                                                          et laisser cette  méditation nous rejoindre, là où l’Esprit le voudra …
       Je voudrais avec vous, pendant quelques minutes, méditer cette Parole du Christ,                                                                           contempler cette scène de la parabole avec vos yeux intérieurs ,                                                                                                          et laisser cette  méditation nous rejoindre, là où l’Esprit le voudra …
Un Pharisien et un Publicain montent ensemble au Temple pour prier. Ces deux hommes, ce sont… nous tous !
A l’heure des pauvretés, nous sommes le Publicain.
A l’heure des jugements, nous ressemblons au Pharisien.
A l’heure de la faiblesse, nous sommes le Publicain…
A l’heure des suffisances, nous ressemblons au Pharisien…
Pharisiens nous le sommes parfois… Il se tient assez fier… Un trop plein de vertus et de sacrifices, lui cache un trésor… En fait… il lui manque… le manque, la chute… qui ouvriraient une faille d’où jailliraient les eaux vives. Cette bienheureuse fêlure qui le rendrait sans doute un peu fou aux yeux des sages, mais qui lui permettrait de déserter ses jugements, et de goûter l’humble joie de se laisser aimer comme un enfant. Comme le prodigue d’une autre parabole, vous vous souvenez ? Celui qui revint un soir de froidure, trouver refuge contre les entrailles de son Père, après des années d’errance, pour achever de naître.
Le Pharisien ne connaît pas encore cette secrète rencontre. Un jour viendra, livré à la Grâce seule, il apprendra à se laisser aimer… tel qu’il est en vérité…
Publicains nous le sommes aussi … Il se tient au très bas, lourd de ses fautes … Les vents violents ont brisé ses illusions. Ils ont ôté le voile qui cachait son indigence. Aux heures douloureuses des larmes cachées, mais bénies… il a consenti au miroir brisé … et basculé dans l’abime d’amour et de tendresse, du fond duquel son Sauveur l’a appelé. Il a consenti, à être aimé jusque-là : au cœur-même de son péché… pour exister enfin... pour naître à sa vérité d’être qui ouvre toute blessure à la Grâce sans rivage.
Comme pour Zachée, la Madeleine, la Femme au puits, le Larron : il ne s’agit pas tant de vaincre le péché que de se laisser vaincre par l’Amour sans armes... Que serions-nous sans cette faille en notre âme, douloureuse et bienheureuse à la fois ? Nul ne peut y consentir avant d’avoir sombré en haute mer…
Aimer notre impuissance… capituler devant le Crucifié… seul capable de renverser la pierre de nos tombeaux … pour qu’advienne, si nous savons l’attendre, son Visage bien-aimé qui nous transfigurera … de serviteurs, en amis … de fils aînés, en pères prodigues … de Pharisiens, en Publicains … capables de nous laisser étreindre, revêtus de la tunique de noces…
Nous entendrons alors sa Voix : « Tu es attendu, tu es désiré depuis toute éternité ».
Amen.
