Dix lépreux — Paroisse Saint-Jean aux portes d’Annecy

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Dix lépreux

12 oct. 2025_Commentaire de Vincent Grillet, sur Luc 17 (11-19)

     Dix lépreux ! … sont guéris, …  un seul revient pour dire « merci »

     Conclusion ? Il faut rendre grâce pour ce que Dieu fait !

     C’est tout !

 

     Il faut bien regarder ce qui est en jeu dans l’Evangile.  Jésus est en route vers Jérusalem … Tout évangile est une relecture de l’annonce de la mort et de la résurrection, de l’évènement Jésus-Christ, offert à ceux qui découvrent dans l’Evangile l’histoire des rencontres de Jésus.

     L’Evangile ne se réduit donc pas à une morale : « Il faut ! Tu dois dire merci, et tu verras, ça ira mieux »

     Et dire « merci » quand je n’ai pas été guéri … c’est quoi ? Un ordre ? Une prière du cœur ? un regret ? une façade ? Attention aux impasses, lorsque nous réduisons l’Evangile à une liste de choses à faire.

     Ce texte annonce la mort et la résurrection de Jésus, parce que, précisément, Jésus va ressusciter. Et qui va le suivre, dire et croire à l’évènement de la résurrection ? Ce ne sont pas ceux qui habitent la Judée, en premier, mais d’abord les étrangers ! Ce texte est en train de dire « L’évènement de la résurrection est central ; celui qui a la foi, dans cet Evangile, c’est l’étranger. Celui qui n’est pas obnubilé par la loi, et qui se laisse bouleverser, retourner par l’évènement de la résurrection, c’est l’étranger, dans cet Evangile. Les autres restent dans le giron de la loi !

     Jésus transgresse la loi, dans ce texte. Les lépreux viennent vers lui. Il n’a pas le droit de leur parler, alors l’Evangile dit « Ils restent à distance ». Ils viennent quand même vers lui … Jésus, en juif aurait dû faire comme ça (Vincent mime quelqu’un qui se sauve.) Jésus transgresse donc la loi et les renvoie chez les prêtres. Ils font ce qu’ils doivent faire : aller se montrer aux prêtres, montrer qu’ils sont purifiés pour être réintégrés dans la société. Les neuf restent donc dans le cadre de la loi.

     L’étranger, lui, accepte de faire passer la loi au second plan, parce qu’il ira voir de toutes manières les prêtres pour être réintégré. Mais, ce qui est premier pour lui, c’est la relation à Jésus qui lui adresse cette parole : « Va, ta foi t’a sauvé. »           Ce texte annonce le salut. Et lorsque nous sommes sauvés, la question n’est pas d’abord, dans la relation à Dieu, de demander la guérison, mais ce qui est premier, c’est de rendre grâce pour le salut offert en Jésus-Christ.

     Ce texte d’Evangile nous invite donc à passer de « Il faut rendre grâce en toute circonstance » à « Grâce à la foi, ce qui est premier, c’est d’abord de rendre grâce. »

     C’est le cœur qui est premier, c’est la conversion qui est première. Pas la loi…

     Dans ce texte, qui guérit ?  …   Jésus ? …  oui ? … non ? … Ne vous inquiétez pas, tout le monde a raison.

     C’est par la médiation de Jésus que, sur la route, ils sont purifiés. C’est donc par lui que passe le processus de purification, mais ce n’est pas lui, parce qu’il n’a pas dit : « Je vous guéris » Il les envoie chez les prêtres, et, en cours de route, ils furent purifiés. Par qui ? … Par Dieu ! Comme Jésus est ressuscité, par qui ? Par Dieu ! Jésus sert la relation à Dieu et fait vivre à ceux qui le rencontre, une conversion qui les fait rentrer dans le salut.

     Sur un lit d’hôpital, quelqu’un qui ne peut pas guérir, sa seule issue, c’est le salut ; son seul rocher, c’est le salut. Et être sauvé change notre rapport au réel, notre rapport aux épreuves !

     Simplement pour illustrer, je vous lis la lettre de Paul … Paul écrit à Timothée. Il ne dit pas à Timothée « S’il te plait, Timothée, prie pour que je sorte de prison. » Paul sait qu’il est sauvé ! Il a rencontré Jésus ! Rien ne peut l’anéantir, rien ne peut annuler la force de la Parole, dit-il. « Bien aimé » c’est les premiers mots de la lettre … « Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts ! » Paul est en prison. Sa première phrase « Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts !  ... Voilà mon Evangile. C’est pour lui que j’endure la souffrance, jusqu’à être enchaîné comme un malfaiteur. Mais on n’enchaîne pas la Parole de Dieu. C’est pourquoi je supporte tout pour ceux que Dieu a choisis, afin qu’ils obtiennent, eux aussi, le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle »

     La foi donne de vivre le présent autrement, de mettre notre espérance dans le salut. Dieu nous a aimés. Il nous a donné son fils, il l’a ressuscité.

     Guérison, ou pas guérison, ce qui compte, c’est la foi !