Nous habitons tous la même maison — Paroisse Notre-Dame des Hermones

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Nous habitons tous la même maison


Denis Coupat

Diacre, Référent écologie-intégrale et aumônier du CCFD-Terre solidaire au diocèse d'Annecy

 

Si l’image de la maison pour symboliser la terre est, semble-t-il, entrée dans les esprits, il nous reste à nous, chrétiens, à dépasser « terre » pour dire (et chanter, à la suite de François d’Assise) la Création. Il nous faut, dans le même temps, affirmer par et dans nos vies, que la maison dont nous parlons est notre Maison Commune.

Dans son encyclique Laudato si, François nous invite à modifier notre mode de pensée et notre agir, pour percevoir toute la création comme notre maison. Il nous invite à nous décentrer de nous-mêmes pour recevoir la création comme un don que Dieu nous fait. La Création est l’œuvre de Dieu, Il y est agissant et elle Le manifeste. Alors : « Vivre la vocation de protecteurs de l’œuvre de Dieu (…) n’est pas quelque chose d’optionnel ni un aspect secondaire dans l’expérience chrétienne » (Laudato si, 217).

« Chaque créature reflète quelque chose de Dieu et a un message à nous enseigner » 

De même que la maison est le lieu de la famille, la création est la maisonnée de toutes les créatures qui la composent. DE TOUTES, dit François : « Chaque créature reflète quelque chose de Dieu et a un message à nous enseigner » (Laudato si', 221). Aussi, se comporter en prédateur vis-à-vis d’un seul élément de la création, c’est offenser le Créateur. D’où l’invitation à nous convertir en vue de nous réconcilier avec la création. Cette conversion consiste prioritairement à nous replacer dans l'oeuvre de Dieu comme un élément parmi d’autres, non comme le centre ou le dominateur. Elle nous invite « à une spiritualité {qui ne soit] déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde ; la spiritualité se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure ». (Laudato si, 216)

Alors que beaucoup d’entre nous ressentent leur vie quotidienne comme pesante, que les observateurs de nos sociétés signalent un monde qui se replie, saisissons la chance du temps de Carême qui s’ouvre pour renouveler et redynamiser nos liens : avec nous même, avec les autres (celles et ceux qui nous entourent mais aussi celles et ceux qui, plus loin, dépendent de nos choix de vie), avec la Création, avec Dieu.

« Il faut agir » exhorte le pape. Même si nous sommes tentés de répondre : « on est fatigués, on n’en peut plus ! », acceptons, accueillons cette fatigue, cette fragilité comme une grâce de dépouillement. L’acceptation n’est pas la résignation et ne s’oppose pas au combat spirituel : « Abba… Père, tout est possible pour toi. Éloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que moi, je veux, mais ce que toi, tu veux ! » (Mc 14,36)

Pour nous y aider, le CCFD-Terre Solidaire propose une démarche en quatre temps : écouter l’appel du Seigneur ; contempler le monde ; chercher un chemin de conversion (pour agir avec amour et justice) ; offrir une action de grâce au Seigneur.
Avant de nous poser la question de savoir pourquoi limiter cette démarche au seul temps de Carême, commençons par-là !