Le pardon — VEA

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Le pardon

« L'homme qui pardonne ou qui demande pardon comprend qu'il y a une vérité plus grande que lui. » (Jean-Paul II)

LE PARDON

 

Le thème du pardon a été repris par nos équipes de Haute-Savoie en mars 2022-VE 447.

Voir en détail les textes proposés 

 

Le thème du pardon avait également été proposé dans la revue "VE" n° 320, diffusée en avril 2009.

Vous pouvez en prendre connaissance sur ce lien

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En équipe, nous avions lu  "Peut-on tout pardonner ?":

Toujours sur le thème du Pardon, suite à la Bonne Nouvelle parue dans le n° 409 de mars 2018 : Le livre de Jonas, nous vous livrons nos réflexions en équipe.

LE PARDON 

L’histoire de Jonas se prête à l’interprétation et la réflexion dans des niveaux et directions différents. Le texte nous parle de Dieu à travers l’humanité de l’homme. Même Jésus, tout pétri des textes bibliques, en donne un signe pour annoncer son élévation vers Dieu.

Nous trouvons un Jonas terriblement humain, lucide, honnête envers lui-même, envers Dieu, envers les marins.
Même s’il fuit, il reste toujours connecté avec son Dieu. Ou plutôt Dieu est toujours là, patient, tendre, miséricordieux. Il ne l’abandonne ni dans ses sautes d’humeur, ni dans la mission qu’il lui inflige. Dieu toujours présent dans son désespoir, dans sa joie. Il va jusqu’à faire pousser un ricin pour le protéger de la chaleur.

Jonas, c’est chacun de nous. Je peux me reconnaître en lui. Je me retrouve dans ses fuites, sa colère, ses démêlés avec son Dieu. Jonas n’a aucune envie d’annoncer des catastrophes. Dans sa situation, je serais peut-être bien dans le même cas.
Dieu lui dit de partir à Ninive ; Jonas va dans le sens opposé. Il fuit son devoir. Combien de fois, ai-je envie de tout plaquer.


Il dort dans la tempête, peut-être pas à l’aise sachant qu’il est la cause de cela. Ou alors, il est tranquille avec sa conscience, malgré tout. Ou bien, sachant que le bateau va couler, il réclame la mort…Il ne désire pas mêler les autres à ses déboires avec son Dieu. Il ne veut pas les entraîner avec lui dans sa perte.

Se pose une question : la demande de Dieu ne justifie-t-elle pas le suicide ?
Il accepte, demande la noyade, mais c’est sans compter avec la miséricorde de Dieu. Dans chaque événement, il peut y avoir un retournement de situation vers la vie. Et la tempête, la situation de Jonas, a permis aux marins de prendre conscience qu’il y a un Dieu.

Jonas ne veut pas être séparé de son Seigneur. Cependant, il ne veut pas accepter sa mission. Mais l’une ne va pas sans l’autre.
“Tu leur diras de changer”, lui dit Dieu, mais Jonas leur dit que Ninive sera détruite. Il est sous son ricin : il attend ce qui va se passer. Jusqu’à la fin, en colère contre Dieu, il ne démord pas de sa pensée. C’est long d’admettre que ce Dieu qui est aux cieux, voit les choses de haut, avec retrait, calme, paisible, sereinement.

Jonas est témoin, malgré lui, de la puissance divine. Il doit choisir. Le choix implique la confiance, cette confiance qui est à renouveler sans cesse, tous les jours. C’est le lien avec Dieu.
Dieu ne peut rien faire sans Jonas. Tout comme Dieu ne peut rien faire sans nous. Il ne peut rien faire à notre place. Nous n’avons jamais fini de nous laisser habiter par son amour et d’en vivre.

Nous avons tous une mission et nous avançons, constamment en recherche d’équilibre, avec ce que nous sommes. Accepter notre condition d’incarnés, avec nos limites, savoir s’arrêter pour rester branchés sur Dieu, rester dans l’humilité et prendre les moyens de la mission.
Nous avons besoin les uns des autres : resterons-nous insensibles face à la situation de la Corée, tous les pays en guerre, des lois sociales qui nous amènent on ne sait où, insensibles à l’action du CCFD qui fait venir un partenaire du Mexique avec un partage qui n’intéresse apparemment pas beaucoup de monde.

Faisons-nous des choix ou nous laissons-nous vivre ?
Nous avons besoin de Dieu. C’est un chemin, toute une vie.
Comme Jonas, il est nécessaire que je sois bousculé(e). J’ai envie d’être tranquille pour pouvoir souffler, faire les choses que j’ai envie de faire. C’est une souffrance de ne pas pouvoir être tranquille. Je dois accepter tout cela. La vie, c’est être tout le temps en mutation, en conversion, c’est cela l’intranquillité.

Jonas est dépité de ce que Dieu s’occupe de Ninive, une ville païenne. Il avait mis des limites à l’action de Dieu, mais la miséricorde de Dieu ne répond pas à ses vœux. Nous avons, dans notre vie, à aller plus loin et ne pas éteindre l’action de l’Esprit-Saint.
D’un mal, comme pour Jonas, Dieu peut tirer un bien. Quand l’horreur va trop loin, cela amène à réagir, à une prise de conscience. Tout ce qui est flagrant met en route. La conscience des gens s’est réveillée : produits équitables, bio, circuits courts…

L’étincelle divine porte en avant celui qui aime Dieu. Dieu m’aime. Chaque personne est aimée de Dieu, même celles qui combattent avec Daesch. C’est le mal que Dieu n’aime pas. Le pape demande de prier pour elles.
Nous avons à mettre toute la souffrance dans les mains de Dieu ; à lâcher prise quand nous sommes en colère ; rester humble par rapport au mystère de la vie ; mettre nos pas dans ceux de Dieu. C’est cela l’amour.
Dieu ne se lasse pas d’appeler. Est-ce que j’accepte de l’écouter ?
« Seigneur, sans toi je ne suis rien. »

(Equipe de Megève - Haute-Savoie - 15 mars 2018)