Qu'est-ce que cela veut dire ? — Diaconie

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Qu'est-ce que cela veut dire ?

Le terme théologique de « diaconie » vient du grec (diakonia) ; il désigne le fait de « se mettre au service des autres, à l’exemple du Christ, pauvre et humble ». Il constitue l’une des 3 missions constitutives de la mission de l’église, avec la « liturgia » (la célébration) et la « martyria » (le témoignage).

                                                                                                        
Employé une centaine de fois dans le Nouveau Testament, dans le lexique évangélique, ce concept signifie tant la mission du Christ lui-même et celle des disciples se disant « serviteurs », que la façon de vivre les rapports humains dans et hors de la communauté.             
Au fil du temps, le mot « diaconie » avait disparu du langage de l’Église, avant que Benoît XVI n’en parle explicitement dans son encyclique Dieu est Amour. Après avoir rappelé que la charité appartient à la nature profonde de l’Église, le pape définit la diaconie comme étant le « service de l’amour du prochain exercé d’une manière communautaire et ordonnée ».

Pour autant, la « diaconie » ne disqualifie pas les autres termes utilisés au fil des siècles pour qualifier le service du chrétien vis-à-vis d’autrui, comme ceux de charité, de solidarité, de fraternité ou de justice. Au contraire ces différents éclairages, tout en révélant les richesses du service des frères mis en place par l’Église depuis ses origines, permettent de les récapituler, comme pour mieux les enraciner dans la relation au Christ. 

  • De la charité dans laquelle elle se fonde, la diaconie veut être le moyen pour agir concrètement - notamment de façon organisée et communautaire - au service de l’amour de Dieu qui, par son Fils, se donne à l’humanité sans aucune condition préalable.
  • De la solidarité, elle introduit une dimension théologale en soulignant la dimension préférentielle de l’Alliance du Père avec les plus démunis de tous ses enfants.
  • De la fraternité reçue comme un don et une tâche, la diaconie valorise, à l’exemple du Christ, le compagnonnage quotidien et la réciprocité entre les personnes, car les chrétiens sont tous Fils du même Père.
  • De même, la diaconie cherche à mettre en œuvre la justice, celle du Royaume qui dépasse la justice humaine, et vient dire la dignité de chaque personne reconnue dans sa singularité.
  • Enfin, la diaconie amplifie l’expression d’« option préférentielle pour les pauvres », en faisant des personnes en situation de fragilité et d’exclusion, des acteurs essentiels et prioritaires d’une humanisation réciproque.

La diaconie peut signifier  deux choses :

  • « répondre » aux besoins des autres, cela correspond à des situations d’urgence (ex. après une catastrophe naturelle, quand quelqu’un n’a pas d’endroit pour dormir),
  • « entrer » dans leur combat (Evangelii Gaudium 198). Cela désigne alors un combat de long terme où on essaie de voir le monde avec le regard des plus pauvres pour un monde plus juste et plus fraternel.

Parler de diaconie engage à une véritable conversion du regard, de l’intelligence et du cœur, tant individuellement que communautairement.

La charité n’est pas pour l’Église une sorte d’activité d’assistance sociale qu’on pourrait laisser à d’autres, mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer. (Deus Caritas Est, n° 25).

Références dans le Nouveau testament

Textes fondateurs :

Jn 13, (1-20) : “Le lavement des pieds” : En lavant les pieds de ses disciples, Jésus a mis le service au coeur de la vie de disciple.

Mc 10, 45 : « le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » , c’est la mission du Christ lui-même; elle devient la feuille de route des disciples, qui se disent « serviteurs ».

Façon de vivre les rapports humains dans la communauté :

Mc 9, 35 : « Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous »: une présence joyeuse, un engagement risqué, une existence livrée

Mt 25 (35-40) : « Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ! Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » Le Christ prend le visage de tous ceux qui sont humilés; il nous suggère de rendre visible notre compassion par le don, l'accueil, les soins à donner.

Lc 10 (25-37) : Parabole du bon Samaritain. « Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de l’homme blessé, il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. »  (Voir Fratelli Tutti chap.2)

(Jean 13, 35) : « A ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

Entraide entre les communautés: (Ac 11, 29)

Activité de service aux personnes: (Ac 6) …