Homélies, méditations, prières, ...
Ecouter la parole de Dieu
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Du 1e septembre au 4 octobre 2025
EDITORIAL
Une année de relecture et de redynamisation de notre projet missionnaire
Chers paroissiens, il y a 11 ans que notre paroisse a mis en route un projet missionnaire comme beaucoup d’autres paroisses de notre diocèse. Le thème, nous l’avons souvent sous nos yeux dans nos églises et dans nos moyens de communication divers : nourris de l’Évangile, osons la joie de la rencontre. Ce projet commun, défini en communauté, a permis, au cours de ces années, l’éclosion de nombreuses initiatives. Nous rendons grâce à Dieu pour ce qui a été vécu et fait.
Le thème restant d’actualité (cf. Lettre pastorale de Mgr Yves Le Saux, La joie d’être sauvé, 2023) et conscient des changements que connaissent l’Église et la société actuelle, le Conseil Pastoral de Paroisse (CPP) a jugé bon de
redynamiser le projet. Cela s’inscrit dans la ligne de notre Évêque qui recommande qu’après quelques années, une relecture du projet missionnaire doit être faite par les paroisses (cf. Lettre pastorale, Espérance et fraternité, 2024) pour adapter notre pastorale aux circonstances actuelles.
De ce fait, nous sommes tous appelés, au cours de cette année, à participer à cette démarche synodale selon les modalités qui nous seront proposées notamment par l’équipe missionnaire du diocèse. Comme le dernier Synode de l’Église l’a rappelé, la communauté paroissiale est un lieu privilégié de relations, d'accueil, de discernement et de mission (cf. Document final du Synode, no. 117). Intéressons-nous nombreux à ces moments d’écoute de l’Esprit Saint, d’écoute mutuelle, pour décider et nous engager ensemble. Allons-y !
Père Placide Uwineza, curé de la paroisse Saint André en Gavot-Léman
24 e dimanche du temps ordinaire
14 septembre
Lecture du livre des Nombres (21, 4b-9)
Psaume 77 (78)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens (2, 6-11)
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (3, 13-17)
Méditation
La croix qui sauve
Après avoir changé l’eau en vin aux noces de Cana, Jésus fait un esclandre au Temple en chassant les marchands, le jour de la Pâque juive (cf. Jn 2). C’est alors qu’entre en scène dans l’évangile de Jean un pharisien enseignant, notable parmi les Juifs de Jérusalem : Nicodème. Ce connaisseur des Écritures vient, de nuit, rencontrer secrètement Jésus, avide de découvrir la véritable identité du jeune rabbi. Dans ce dialogue, Nicodème réalise, avec prudence et en hésitant, que, pour voir le royaume de Dieu, il est nécessaire de naître de l’Esprit. Autrement, comment croire que Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que, par lui, le monde soit sauvé ? La fête de la Croix glorieuse nous ouvre à ce mystère. La Croix est le signe éminent de l’amour sauveur de Dieu. Elle est le lieu par excellence où l’amour de Dieu se manifeste de la manière la plus tangible et la plus radicale : la mort est vaincue et la Croix conduit à la résurrection. Célébrée quarante jours après la fête de la Transfiguration, le 6 août, la Croix glorieuse désigne cet instant où « la vie surgit à nouveau là où la mort avait pris naissance » pour le salut du genre humain (préface de la Croix glorieuse). Ni objet de superstition ni simple bijou, la Croix est désormais le signe le plus éloquent de l’amour divin. Chaque fois que nous la contemplons, nous sommes invités à accueillir l’histoire de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.
Que m’inspire la fête de la Croix glorieuse ?
Comment Dieu me témoigne-t-il de son amour ?
Karem Bustica, rédactrice en chef de Prions en Église
Messe 10h dimanche 14 septembre à Evian ND de l'Assomption
«Comme l’enseigne l’Écriture Sainte, la terre appartient à
Dieu et nous y vivons tous comme des hôtes et des
étrangers (cf. Lv 25, 23). Si nous voulons vraiment préparer
la voie à la paix dans le monde, engageons-nous à remédier
aux causes profondes des injustices, apurons les dettes
injustes et insolvables et rassasions les affamés.»
Sa Sainteté le Pape François
Évêque de Rome, Église catholique romaine
Lien : https://us06web.zoom.us/webinar/register/WN_2rKwN4rmQXaaFphdT6Oc0A
Cette année, nous nous unirons autour du thème « La paix dans la création » avec le
symbole « Jardin de la paix », inspiré par Ésaïe 32,14-18.
« Les générations futures ne nous pardonneront jamais d’avoir raté l’occasion de protéger notre maison commune. Nous avons hérité d’un jardin, nous ne devons pas laisser un désert à nos enfants. »
Message conjoint du pape François, du patriarche œcuménique Bartholomée et de l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby.
23e dimanche du temps ordinaire
7 septembre
Lecture du livre de la Sagesse 9, 13-18
Psaume 89 (90)
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre à Philémon 9b-10.12-17
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 14, 25-33
Méditation
- LAISSER AGIR JÉSUS EN NOUS !
Suivre Jésus exige de renoncer à l’un et à l’autre. Tel est le paradoxe de l’Évangile : parier sur Jésus en osant l’aventure de la foi sans rien préférer à Dieu. Et accepter de mourir à soi-même en laissant tomber progressivement tout ce qui appesantit notre marche. Il s’agit d’être libres en desserrant les liens qui nous empêchent de construire nos vies sur le Christ. Jésus demande d’aban donner nos désirs de compétition, de risquer à notre tour nos vies sur sa parole et sur ses actes tout en comptant sur son amour. Ai-je décidé de suivre Jésus ? L’Évangile est-il pour moi un choix de vie personnel ? Sa parole et ses actes transforment-ils notre manière d’être avec les autres, notre vision du monde et le but de notre vie ? « De grandes foules faisaient route avec Jésus ». Loin de réjouir Jésus, ce grand nombre semble plutôt le préoccuper. Plus soucieux de carac tériser ses disciples que de les compter, Jésus privilégie ici la qualité à la quan tité. Montant à Jérusalem pour y livrer sa vie, il prend le temps de nous enseigner comment le suivre. Plutôt que de faire des choses avec Jésus ou pour lui, il s’agit surtout de le laisser agir en nous. Lorsque le Seigneur saisit notre cœur, il veut l’habiter entièrement jusqu’à transformer notre manière de penser et de vivre. Paul explique à Philémon qu’il peut désormais accueillir son esclave fugitif Onésime « comme un frère bien-aimé ». Le livre de la Sagesse indique que l’Esprit Saint « envoyé d’en haut » nous donne de voir le monde autrement. Personne n’atteint le ciel en comptant sur ses propres richesses ou sur la force
Vincent Leclercq, prêtre assomptionniste
- Renoncer. Osons-le dire, le mot n’est pas très tendance ...
Pourtant, le Christ le présente comme une évidence de la vie de disciple, à l’image de ce bon gestionnaire en bâtiment et de ce roi qui commence par s’asseoir.
Le renoncement pensé en termes de pur abandon ou acte héroïque n’a aucun intérêt. Le renoncement porte du fruit quand il exprime une préférence. On a bien calculé le pour et le contre et on fait le choix radical de Dieu. Nos amis les saints, qui sont aussi les amis de Dieu - sans cesser d’être nos amis - nous montrent la beauté et la grandeur de leur choix. On pense à un François d’Assise, qui a tout abandonné. On pense aussi à la petite Jeannette de Domrémy, qui au procès de Rouen, accusée d’avoir désobéi à ses parents, en rajoute : « Eussé-je eu cent pères et cent mères que je serais de toute façon partie ».
Même dynamique dans le mariage qui est aussi un renoncement pour exprimer le choix d’un unique, un amour qui se veut total. On renonce aux autres possibilités, pour vivre son choix à fond. Il n’y a pas d’autre alternative. C’est ici que le mot passion dit à la fois la croix et l’amour total.
Tout cela, à vue humaine, peut faire peur. Nos forces sont limitées. Mais nous ne sommes pas seuls : cela doit d’abord se vivre dans un chemin pour marcher derrière le Christ, premier de cordée. Il est le seul à pouvoir nous appeler à cet amour total qui est préférence, « même à sa propre vie ».
Prier dans la ville : Frère Xavier Loppinet, Couvent de Sainte-Marie-du-Chêne à Nancy
22e dimanche du temps ordinaire
31 août
Lecture du livre de Ben Sira le Sage (3, 17-18.20.28-29)
Psaume 67 (68)
Lecture de la lettre aux Hébreux (12, 18-19.22-24a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (14, 1.7-14)
https://www.rcf.fr/vie-spirituelle/priere-du-matin-0
Méditation
À ma place !
On est tous d’accord pour dire qu’il est orgueilleux de vouloir prendre la première place sans y être invité, de chercher les places d’honneur ou encore de ne pas supporter de passer après quelqu’un qu’on estime inférieur à soi ! Mais un jour, un de mes frères de communauté m’a fait remarquer qu’il pouvait être très orgueilleux de vouloir toujours passer en dernier : rechercher systématiquement la dernière place, se placer volontairement dans l’ombre, attendre secrètement qu’on vienne nous chercher, snober les honneurs, refuser les compliments, regarder de haut ceux qui ont la faiblesse de lorgner les places les plus hautes…
Alors, pour se prémunir de l’orgueil qui consiste à rechercher la meilleure place, soit en tête, soit en queue de peloton, rappelons-nous que la première place est prise par le Christ Jésus, qui siège aujourd’hui à la droite du Père, et que la dernière place le fut aussi par lui quand il mourut pour nous sur la croix. Il n’y a pas d’homme qui soit plus élevé que lui, pas d’homme qui se soit plus abaissé que lui. Qu’il nous obtienne la seule place qui vaille et qui compte, l’état de grâce. Si je n’y suis, disait sainte Jeanne d’Arc, Dieu m’y mette ; si j’y suis, Dieu m’y tienne !
Frère David Perrin, Couvent de la Vierge du Rosaire à Bordeaux
21e dimanche du temps ordinaire
24 août 2025
Lecture du livre du prophète Isaïe (66, 18-21)
Psaume 116 (117)
Lecture de la lettre aux Hébreux (12, 5-7.11-13)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (13, 22-30)
Méditation
Isaïe proclame une parole d’espérance : le Seigneur veut donner à tous les peuples de la terre de contempler sa gloire. Il appelle les rescapés d’Israël, les envoie rejoindre en son nom les plus lointains, rassembler les enfants de Dieu dispersés, leur annoncer sa gloire. Oui, Jésus appelle à passer une porte étroite. L’évangile de Jean ne parle-t-il pas du Christ comme de la porte vers le Père ? « Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé. Il entrera et sortira et trouvera des pâturages » (cf. Jn 10, 9). Passer la porte étroite, avec et par le Christ, demande un engagement concret. Celui qui demande au Seigneur : « N’y a-t-il que peu de gens qui soient sauvés ? »,
Se projette dans sa représentation d’un petit nombre de sauvés dont il ferait partie, excluant les autres.
Il prend alors le risque d’entendre le maître de maison lui répondre : « Je ne sais pas d’où vous êtes. » Passer par la porte, c’est agir à la manière du Christ lui-même, pratiquer le droit, la justice, la miséricorde, marcher humblement avec lui. Agir avec une détermination exprimée par une fraternité en actes. Nous ne passerons pas la porte étroite seuls, mais avec tous nos frères et sœurs en humanité, ceux et celles avec lesquels nous aurons fait alliance, partageant ce que nous sommes et ce que nous avons. En cette année jubilaire, passer la porte sainte nous ouvre à l’espérance de vivre pour toujours avec le Seigneur.
Que représente pour moi la porte étroite dont parle le Seigneur ? Quelle est mon attente du royaume de Dieu ?
Pèlerin d’espérance, comment ce jubilé m’aide-t-il à m’engager davantage avec le Christ ?
Anne Da, sœur Xavière, religieuse apostolique de spiritualité ignacienne engagée dans la société pour aider chacun à rencontrer Dieu dans sa vie
20e dimanche du temps ordinaire
17 août 2025
Lecture du livre du prophéte Jérémie (38,4-6.8-10)
Psaume 39 (40)
Lecture de la lettre aux Hebreux (12, 1-4)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (12, 49-53)
Meditation
Suivre le Christ
La parole de Dieu peut interpeller, déranger, et même trouver des résistances. Le prophète Jérémie se trouve jeté dans la citerne et condamné à une mort certaine, tant ses propos agacent. La lecture du livre des Hébreux nous appelle à résister jusqu’au sang dans notre lutte contre le péché. Les propos de Jésus, dans l’évangile de ce jour, nous bousculent aussi. Lui qui était, en d’autres pages de l’Évangile, appelé Prince de la Paix, se présente ici comme celui qui va diviser jusque dans les familles, entre ceux qui accueilleront ses paroles et ceux qui les refuseront. Les mots sont forts, mais n’avons-nous pas besoin de tels propos pour comprendre que suivre le Christ et vivre l’Évangile sont de l’ordre d’un combat et d’une conversion radicale ? Comme dans le livre du Deutéronome, il s’agit pour nous de choisir : le bonheur ou le malheur, la vie ou la mort. Voilà le combat spirituel qui est le nôtre ! Choisir la vie avec le Christ, c’est prendre le risque d’aller à contre-courant du monde d’aujourd’hui. Dès le début de sa mission, Jésus nous ouvre un chemin de bonheur. Les Béatitudes nous indiquent non seulement un chemin de miséricorde, de paix, de pardon, mais aussi un chemin de persécution. Certains de nos frères chrétiens le savent bien et connaissent des persécutions. Qui veut suivre le Christ sait qu’il doit porter sa croix, mais il sait aussi, que la lumière de Pâques éclaire à jamais son chemin.
L’Évangile est exigeant. Qu’est-ce qui est difficile à mettre en œuvre dans ma vie de chaque jour ?
Quelle parole de Dieu m’encourage dans ma vie de baptisé ?
Quelle est la plus belle parole de l’Évangile que j’ai envie
de partager autour de moi ?
Benoît Gschwind, évêque de Pamiers
S'abreuver de l'Amour du Christ
« Ce document (encyclique "Delixit nos") nous permet de découvrir que le contenu des encycliques sociales Laudato si’ et Fratelli tutti n’est pas étranger à notre rencontre avec l’amour de Jésus-Christ. En nous abreuvant de cet amour, nous devenons capables de tisser des liens fraternels, de reconnaître la dignité de tout être humain et de prendre soin ensemble de notre maison commune. » Pape François
Homélie pour le Père François Lacroix
Le père François nous a quitté, même si nous savions que cela devait arriver un jour, c’est une page qui se tourne. Bien rares sont les prêtres, qui comme lui, faisait positivement l’unanimité de ceux qui l’ont connu et qu’il avait servi dans son ministère. Je l’ai moi-même côtoyé pendant 7 ans et c’était toujours un bonheur de le visiter, entre autre pour lui apporter le programme des messes où il avait toujours sa place, heureux de servir. Il est difficile d’évoquer le père François sans évoquer sa sœur, la « Mimie » comme nous l’appelions tous affectueusement et dont il était très proche ainsi que ses frères, neveux et nièce ; merci à ceux d’entre vous qui avez pris soin de lui dans sa vieillesse et lui avez permis de servir longtemps, c’était un grand bonheur pour lui.
L’évangile des béatitudes convient bien pour cet adieu. Le père François a été un homme heureux et a communiqué ce bonheur autour de lui car c’était un homme pétri d’humanité ; une humanité puisée, nourrie, habitée par la fréquentation de l’évangile. La prédication était pour lui un grand bonheur et que dire du bonheur de ceux qui l’écoutaient, jeunes et anciens, tout le monde était rejoint. L’évangile des béatitudes convient bien à ce qu’il a vécu : humilité, homme de paix, sensibilité à la souffrance des autres, soucieux de la justice.
Oui, heureux étais-tu François de marcher avec le Christ dans ton coeur sur le chemin des hommes et des femmes d’aujourd’hui. Une foi simple, naturelle que tu partageais comme le bon pain de l’eucharistie que tu as tant de foi rompu pour le peuple de Dieu dont l’Église t’avais établi le pasteur. Tu marchais à la suite de celui qui t’avais saisi dans ta jeunesse et que tu n’as jamais lâché durant ta longue vie, faisant ton bonheur et celui de ceux qui t’ont côtoyés.
Que dire aujourd’hui ? Notre tristesse mais surtout l’action de grâce et la reconnaissance de la vie longue, bien remplie et n’en doutons pas féconde de notre frère en humanité, simple et humble prêtre de Jésus Christ dont il nous a reflété le visage sur cette terre. La reconnaissance que nous lui devons s’exprimera au mieux dans notre engagement à vivre nous aussi l’esprit des béatitudes dans notre monde où nous voyons tant de violence et de cruauté. Depuis que le Seigneur les a prononcé, les béatitudes n’ont pas pris une seule ride. Je finirai avec quelques phrases de la 1° lecture (livre des Lamentations) « Grâce à l’amour du Seigneur, nous ne sommes pas anéantis ; ses tendresses ne s’épuisent pas; elles se renouvellent chaque matin...il est bon d’espérer en silence le salut du Seigneur ». Que ces paroles d’espérance nous habitent tandis que nous accompagnons François, notre frère.
Père Louis Aegerter
Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie
Lecture de l'Apocalypse de saint Jean (Ap 11, 19a ; 12, 1-6a.10ab)
Psaume 44
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 15, 20-27a)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 39-56)
Méditation
- Fête de l’Assomption
"Tous d'un même coeur, étaient assidus à la prière, avec quelques femmes, dont Marie, mère de Jésus et avec ses frères."(Actes 1. 4)
Telle est la dernière mention explicite dans le Nouveau Testament, de Marie, dont on sait qu’après la mort de Jésus, le disciple Jean l’a prise chez lui. Que devient-elle alors ? Une tradition la fait vivre quelque temps avec Jean à Éphèse. Mais c’est sans doute à Jérusalem qu’elle termine son séjour terrestre. L’événement marial de ce jour correspond à la fois à la mort, à la résurrection et à l’Ascension du Christ.
Au 6ème siècle, l’empereur de Byzance (Maurice, + en 602), à l’occasion de la bénédiction d’une église, étend à l’ensemble de l’Église byzantine une fête mariale le 15 août, déjà célébrée un peu partout en Orient, et lui donne le nom de Dormition de la Mère de Dieu. Ce n’est qu’en 813 qu’elle est prescrite par un concile tenu à Mayence pour l’empire de Charlemagne. Une nuance peut être notée entre la manière dont l’Orient et l’Occident perçoivent le Mystère : en Orient on parlera plus volontiers de la Dormition de la Mère de Dieu, alors qu’en Occident on est sensible au fait que la Vierge a été enlevée corps et âme au ciel.
Le 15 août en France
En 1637, le roi Louis XIII désespérait de ne pas avoir d’enfant, ce qui posait, de plus, un grave problème politique. Il décida donc de consacrer son royaume à la Vierge Marie et qu’il se ferait dans chaque paroisse de son Royaume une procession le 15 août tout cela pour demander la grâce d’avoir un héritier. En 1638 naissait Louis Dieudonné, que nous connaissons mieux sous le nom de Louis XIV. Le vœu de Louis XIII donna une importance accrue à la fête du 15 août e France, où les processions se multiplièrent. Dans le calendrier républicain, ce jour reste férié. Aujourd’hui encore cette journée est l’occasion de nombreuses manifestations religieuses et populaires au cœur de l’été.
En 1950, le pape Pie XII, à l’occasion de l’Année Sainte a voulu donner une définition précise de l’Assomption de Marie. Ce jour-là les chrétiens fêtent à la fois la mort (dormition) et l’entrée dans la gloire de Dieu (assomption) de la Vierge Marie. L’église catholique croie que la vierge Marie, qui a donné chair au Christ, le verbe fait chair, a été par avance ressuscitée dans son corps. C’est le sens du mot “Assomption” : Marie monte au ciel avec son corps et son âme. Mais l’on sait qu’elle était déjà célébrée partout en Orient. En 1964. Dans sa volonté de rénovation de l’Église, le concile Vatican II (1963-1965) a su donner sa place à Marie, en l’intégrant à la réflexion sur l’Église. Marie est à la fois mère et fille de l’Église. Fille de l’Église, parce que, comme créature, elle est sauvée par Jésus. Mère de l’Église, en ce sens qu’elle est modèle de l’Église par sa collaboration à l’œuvre de salut, modèle du cheminement dans la foi.
Quel sens donner à cette fête aujourd’hui ?
Un temps pour se retourner vers Jésus et son Père.
Aujourd’hui. Prendre le temps de s’arrêter à l’occasion de la fête du 15 août peut être une manière de se tourner vers le Dieu de Jésus-Christ avec Marie sa mère. Ce peut être une invitation à retrouver la foi, la confiance qui furent celles de Marie, prier les uns pour les autres, retrouver le regard de Marie, tel que l’évangéliste Luc a su l’exprimer dans le “Magnificat”, une invitation à reconnaître avec les croyants que le ciel et la terre, le monde de Dieu et le monde des hommes sont liés d’une alliance voulue par Dieu, que Jésus, fils de Marie a renouvelée, et dans laquelle chacun peut entrer s’il le désire. Tel est le sens du baptême, l’entrée dans la Vie avec Dieu.
- Assomption ou Dormition ?
Si l’Église catholique célèbre l’Elévation de la Sainte Vierge au ciel après sa mort.
Assomption de Marie, l’Église orthodoxe préfère parler de Dormition. Ces termes reflètent deux compréhensions différentes de la Vierge Marie. Ils sont Avec Marie, nous sommes cependant invités à grandir dans la foi.
À l’origine, une seule et même fête.
Après l’Ascension du Seigneur Jésus, les Actes des Apôtres montrent les Apôtres réunis tous ensemble, « avec quelques femmes, dont Marie, la Mère de Jésus » (Ac 1, 14). En prière, ils attendent la Pentecôte et la venue du Saint-Esprit. Marie est citée pour la dernière fois dans un livre du Nouveau Testament. En effet, les récits bibliques ne racontent pas la fin de sa vie terrestre. Aussi des chrétiens ont rédigé des textes pour l’évoquer. On les appelle des écrits apocryphes[1].
On y trouve toujours les éléments suivants. Un ange annonce à Marie sa mort, paisible et sereine, tel un endormissement. De là vient le terme « Dormition ». Pour y assister, les apôtres, en mission d’évangélisation dans le monde, sont amenés miraculeusement par des anges. Au moment de l’endormissement de Marie dans sa mort, son âme quitte son corps. À cet instant, le Christ apparaît. Il prend dans ses bras l’âme de Marie, représentée sur les images par un bébé en signe de sa pureté. Il amène l’âme dans le Royaume de Dieu. Les apôtres célèbrent les obsèques de Marie. À la fin, les anges emmènent le corps de Marie au Paradis où son corps retrouve son âme.
L’empereur romain d’Orient Maurice (539-602) décide de célébrer le 15 août cette fête de la Dormition. À l’origine, orthodoxes et catholiques honorent la fin de la vie de la Vierge Marie de façon identique. La différence va s’établir progressivement.
Dormition et Assomption : une différence marquée par la vision de l’Église et la foi en l’Immaculée Conception de Marie.
L’Église orthodoxe insiste sur la douceur de la mort de Marie. Elle est tournée vers Dieu, comme durant toute sa vie. Elle n’a pas peur de la mort. Elle sait que Jésus l’accueillera dans le Royaume de Dieu. L’Église catholique ne parle pas de sa mort mais d’Assomption. Ce dogme, défini par le pape Pie XII en 1950, explique qu’à la fin de sa vie, elle fut « assumée », corps et âme. Selon la foi catholique, tout être humain vivra cette même assomption, pas au moment de la mort, mais à la Résurrection de la chair.
Là résident deux différences entre la foi catholique et la foi orthodoxe.
La première concerne l’autorité dans l’Église. Pour les orthodoxes, seul un concile œcuménique, une réunion du pape et de tous les évêques catholiques et orthodoxes, est compétent pour définir un dogme. Ils ne reconnaissent pas au pape Pie XII la légitimité de définir le dogme de l’Assomption et ils ne définissent pas un dogme de la Dormition. Ils refusent aussi le dogme de l’Immaculée Conception, défini par le pape Pie IX en 1854, indiquant que Marie n’a pas été touchée par le péché originel.
La seconde différence réside dans la compréhension de la Conception de Marie. Pie XII rappelle en effet les dogmes de la virginité perpétuelle de Marie, définie au concile œcuménique d’Éphèse en 431 donc reconnue par les orthodoxes, et de son Immaculée Conception. Le dogme de l’Assomption est la conséquence de celui de l’Immaculée Conception. Un privilège divin a épargné Marie du péché originel. Elle échappe donc à la mort, conséquence de ce même péché. Pour l’Orthodoxie, il n’y a pas de privilège dans la conception de Marie. Avec l’aide de la grâce, la Mère de Dieu s’est gardée toute sa vie pure de tout péché personnel. Elle a néanmoins été conçue avec le péché originel. Marie a partagé le sort commun de l’humanité, y compris dans la mort.
Pour nous, aujourd’hui, grandir dans la foi en Dieu grâce à l’exemple de Marie.
Dormition et Assomption ne recouvrent donc pas la même réalité. Elles sont cependant source d’espérance de la vie éternelle après la mort. À l’exemple de Marie, nous sommes invités à ne pas craindre la mort. Elle est passage avec Jésus pour entrer dans l’amour du Père miséricordieux. Avec Marie, nous sommes aussi invités à vivre notre vie d’enfant de Dieu dès à présent.
Par le père E. Gougaud, directeur du service national pour l’unité des chrétiens