C’est la devise choisie lors de mon ordination voici quelques années ! De quoi garder l’attention à être proche des gens, à écouter, à répondre à leurs besoins et à être un signe d’espérance dans le quotidien. A l’heure où je vais passer le relais de la responsabilité de la paroisse au Père Olivier Fleau, je garderai cette devise et raison de marcher la plus active possible. François de Sales, Germain de Montfort, et Louis Brisson, chacun avec son charisme, me permettront de mettre l’accent sur les personnes, en particulier celles qui sont dans l’attente et le besoin. « Louis Brisson ? » Mais allez vous demander : « c’est qui celui-là ? » Le fondateur de l’institut des Oblats de Saint François de Sales (23 juin 1817, Plancy en Champagne – 2 février 1908 ). Cette année nous fêtons les 150 ans de la fondation. En 1875, les premiers oblats ouvrent le collège Saint-Bernard à Troyes et s’attellent à des œuvres ouvrières dans le secteur de la bonneterie troyenne. La même année, Louis Brisson part pour Rome afin de voir confirmer le projet religieux par Léon
XIII. L’institut obtient du pape le décret de louange le 21 décembre 1875, par lequel le Saint- Siège approuve l’existence d’un institut de vie consacrée. C’est le pape Léon XIII, qui hérite d’un monde bouleversé par les questions sociales dans le contexte de l’industrialisation, et qui appelle à tant de « choses nouvelles ». Rerum Novarum ; « des innovations » : la première encyclique sociale (1891) en sera le fer de lance !
Coïncidence : à l’heure du Jubilé des 150 ans de la fondation des Oblats de Saint François de Sales,« Racines et ramures : 150 ans d’Oblation pour un Monde en Mutation, l’actualité nous invite à marcher avec un autre pape, Léon XIV, qui hérite d’un monde menacé par la guerre et en grande perte de repères. Tant de chantiers sur lesquels il nous faut oser travailler comme le proposait le Père Louis Brisson : « Nous avons besoin de réimprimer l’Evangile ». Imprimer un évangile nouveau ? Non ! C’est toujours le même évangile ! Il existe seulement un Evangile, mais il doit être présenté à la multitude sous d’autres formes aux multi

tudes des âmes. Un seul Evangile qui pour le fondateur sera l’évangile Salésien, marqué du Tout par amour de François de Sales. Il le fera dans ses fonctions d’aumônier de la Visitation de Troyes pendant quarante-quatre ans, et de catéchiste à l’école tenue par les sœurs. Tout par amour, il le fera en créant des œuvres d’accueil pour les ouvrières des usines de textile travaillant dans des conditions physiques, morales et financières difficiles. Dans cette époque difficile qui pourrait inciter notre Église à se replier sur elle- même, il est essentiel qu’elle prenne la parole avec respect, en proposant sans imposer. L’Église doit adopter une attitude d’humilité et de service, se mettant au niveau des gens plutôt que de chercher à dominer. Son rôle est d’améliorer la vie des gens par des œuvres sociales, éducatives, et la défense des droits humains. A chaque chrétien, à chaque génération de chrétiens, à chacun de nous aujourd’hui, il revient la responsabilité d’imprimer à nouveau l’Evangile sur la terre que nous foulons, de faire encore retentir le message du Christ dans le cœur des hommes, c’est-à-dire dans les réalités collectives où se jouent l’existence concrète et le vivre ensemble. F Thierry Mollard, osfs